comment plus de 300 pèlerins ont échappent à la mort...


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insécurité aérienne

Bloqués durant plus de deux semaines à l’aéroport international de Garoua, ils ont failli crever le mardi 25 novembre 2008 suite à un décollage raté.

"C’est à 3 heures 45 minutes [Ndlr, le 25 novembre 2008] que notre vague devait prendre le vol pour la Mecque. Après de multiples manoeuvres, l’avion dans sa course sur la piste était incapable de monter en altitude. Le pilote a eu l’intuition de freiner et les trois roues de l’appareil ont éclaté. Des étincelles de feu ont jailli de l’appareil. Nous avons échappé de justesse à un crash. Dieu est avec nous", se souvient Moussa, un pèlerin venu de Ngaoundéré. Comme bon nombre de croyants mahométans en partance pour la Terre Sainte, ils vivent encore le drame qui a failli être fatal pour les 307 âmes ayant embarqué à bord de Air Niamey.
Depuis 17 jours, les pèlerins attendent vainement un vol à l’aéroport international de Garoua. Depuis samedi dernier, 9 000 fidèles de Allah ont pu rejoindre la Mecque. 2 700 autres tournent toujours en rond à l’aéroport, éloignés de leurs familles. "Nous sommes parqués ici sous le hangar comme des moutons. Nous ne sommes pas différents des réfugiés tchadiens qui sont campés à Langui. Nous dormons sur des nattes à même le sol, exposés aux intempéries et dangers de toutes sortes. Il n’y a pas à manger. Il n’y a pas de communication sur notre voyage. Personne ne nous dit rien. C’est vraiment dommage", s’indigne Bouba Madi, pèlerin en provenance de Maroua. Malgré les contrôles techniques préalables de l’Autorité aéronautique, l’aéronef de Air Niamey a été vite rattrapé par son état que d’aucuns jugent défectueux.

La commission
du Hadj indexée

Des doigts accusateurs sont de plus en plus pointés sur Marafa Hamidou Yaya, ministre de l’Administration territoriale et de la décentralisation (Minadt) et Alamine Ousmane Mey (patron de Afriland First Bank). En effet, en sa qualité de président de la Commission nationale du Hadj, Marafa Hamidou Yaya n’afficherait pas des états de services rassurants. Selon un pèlerin ayant requis l’anonymat, tous les fidèles ont été contraints de débourser une somme de 1 700 000 Fcfa à Afriland First Bank pour effectuer le déplacement de la Mecque. "Nous ne savons pas pourquoi le montant a augmenté de 500 000 Fcfa cette année. Par ailleurs, le montant n’est pas mentionné sur le billet d’avion comme c’était le cas les années antérieures», croit savoir Mohamadou. Selon des informations en circulation à Garoua, dans deux jours (le 28 novembre 2008), l’aéroport de Médine sera fermé pour éviter tout atterrissage. Ce qui inquiètent les 2 700 pèlerins bloqués jusqu’à hier à l’aéroport international de Garoua. "Si nous n’avons pas de solution pendant les deux jours qui suivent avant la fermeture de l’aéroport du pays destinataire, nous allons écrire sur des pancartes, nous allons marcher à l’aéroport et dans la ville de Garoua. Si nous ne l’avons pas fait jusque-là, c’est parce que nous respectons les prescriptions religieuses. Mais maintenant, nous sommes au bout de notre patience", fulmine un pèlerin. Rappelons qu’en 2006 et 2007, les pèlerins ont vécu sensiblement les mêmes problèmes. L’an dernier, l’un des réacteurs de l’avion (de Camair) qui les transportait pour La Mecque avait explosé et pris feu pendant le décollage.
 

Par Dieudonné BAYANG (Cp)
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