Insécurité : La gendarmerie saute sur Kennedy


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Les vendeurs de téléphone portable de la célèbre avenue dans le collimateur des forces de l'ordre vendredi dernier.

Les plus tenaces des vendeurs interpellés vendredi 27 février dernier dans le cadre de la rafle organisée par le Secrétariat d'Etat à la Défense en charge de la Gendarmerie, sont restés dans la cour du Groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi (GtgM) jusqu'à 20 heures, avec l'espoir de rentrer en possession de leurs " marchandises ", et ce malgré la décision des autorités de cette unité de gendarmerie de ne laisser partir ces vendeurs de téléphones portables de l'avenue Kennedy et du marché central, après présentation d'une pièces d'identités. Pour le reste, il leur a été demandé de présenter les factures d'achat desdites marchandises. Au total, et selon le chef d'escadron Jacob Emmanuel Nsoa du GtgM qui a conduit la rafle du vendredi après midi qui a permis d'interpeller près de 200 personnes, "seules 27 sont encore détenues pour n'avoir présentés aucune pièce d'identité".

Ce sont, comme nous l'a présenté notre interlocuteur, " environ 150 éléments de la gendarmerie issus des différentes unités installées dans la ville de Yaoundé " qui ont pris part à cette opération. Sur les mobiles de cette rafle, l'on tient à préciser au niveau du groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi qu'il ne s'agit pas de la première du genre, et que " ce type d'actions vont désormais faire partie de la routine ". Sur le moment choisi, le chef d'escadron Jacob Emmanuel Nsoa indique qu'une " recrudescence des braquages dans les domiciles des personnalités et même des citoyens ordinaires, les rues et certains lieux publics a été observée, et la principale cible des malfrats ce sont les téléphones portables", que l'on retrouve parfois très facilement dans cette zone de la capitale connue sous l'appellation de "port ". "

Il est en outre question de nettoyer cette zone hautement criminogène de la capitale " ajoute-t-il.
Sur la suite des opérations, les vendeurs et autres dépanneurs doivent retourner au GtgM pour présenter les pièces justificatives de leurs marchandises. Une opération qui ne s'annonce pas sans quelques grincements de dents. " Il ne me sera pas facile de retrouver toutes les factures de la dizaine de téléphones qui m'ont été confisqués ", nous indique Hervé T., installé à l'Avenue Kennedy. Cependant que du côté des autorités de maintien de l'ordre, l'on se veut catégorique " Qu'est-ce qui peut justifier que l'on détienne une marchandise dont on ne peut pas justifier la provenance ".

Camtel
Le chef d'escadron Jacob Emmanuel Nsoa n'a voulu trouver aucun lien entre la descente qu'il a conduite vendredi dernier et le coup de vol perpétré en début de semaine dans les locaux d'un opérateur local de téléphone et qui a vu des malfrats emporter un important stock de téléphone.
Les opérations comme celle de vendredi, comme nous l'avons appris au moment de notre descente au groupement territorial de gendarmerie du Mfoundi vont être multipliées dès ce matin. La visite du 17 au 20 mars prochain du Pape Benoît XVI justifierait ce déploiement des autorités des forces du maintien de l'ordre de la capitale.

Tous les secteurs de la ville de Yaoundé où le Souverain Pontife est appelé à descendre vont ainsi être passé au peigne fin. De profonds désagréments que vont beaucoup connaître les populations situées sur l'itinéraire devant conduire Benoît XVI de la Nonciature apostolique, son lieu de résidence sur les collines du Mont Fébé au Centre de réhabilitation des Handicapés d'Etoug Ebé, où est prévu le jeudi 19 mars, une " rencontre avec le monde de la souffrance ", ou encore vers le stade Ahmadou Ahidjo où il va dire une messe solennelle ce même jour.

Des opérations, qui si elles permettent de porter des coups à une activité constituée de nombreux receleurs, ne se déroulent toutefois pas sans quelques désagréments, à l'instar de ceux vécus par le jeune Cédric, qui, en route pour un voyage, a eu la maladresse de s'arrêter à l'Avenue Kennedy pour faire dépanner son téléphone portable. Il a ainsi vu confisquer ce dernier, et même son sac de voyage contenant ses effets vestimentaires, en dépit de l'intervention de ses parents, appelés entre temps, et qui ont vainement souhaité le voir récupérer ses vêtements.

Jean Francis Belibi

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