Education
Séverin C. Abega retourne à la terre
L’enseignant et chercheur décédé le 24 mars dernier a été inhumé samedi à Ntomb Lebel par Sa’a.
«Le génie de la famille est parti ». Le mot employé en matinée par Hélène B., cousine du disparu, a été repris plusieurs fois lors de la cérémonie l’ayant amenée ce samedi à Ntomb Lebel, village voisin de Sa’a dans la Lékié. L’enterrement du Pr. Séverin Cécile Michel Abega n’a pas déplacé que des parents. Quelque trois cents personnes ont rendu un dernier hommage à l’écrivain, chercheur et enseignant mort « les armes à la main » le lundi 24 mars en son domicile de Biyem Assi lac à Yaoundé. Assis en bonne place, des compagnons comme Pabé Mongo ou Bingono Bingono, le ministre Robert Nkili, le représentant du Mincult, Elise Mballa, Pca de la Sociladra, des acteurs du monde de l’édition, des collègues enseignants, des étudiants reconnaissants, etc.
Le jour de l’adieu a également été celui du témoignage de profond respect, d’estime voire d’admiration de ceux que l’anthropologue laisse ainsi orphelins de sa science, de son amitié et d’un sens de l’humour unanimement reconnu. « Merci pour le savoir que vous avez tenu à nous transmettre jusqu’au crépuscule de votre séjour terrestre », dira un disciple au nom des étudiants de l’Université catholique d’Afrique centrale. Séverin Cécile Abega était « un enseignant et un enseignement en lui-même (…) toujours disposé à partager l’immensité et la densité de son savoir », selon un collègue de l’Ucac. La voix brisée par l’émotion, le Pca de la Sociladra a salué un auteur ayant « le plus important nombre d’œuvres protégées de notre répertoire », qui a « combattu pour les auteurs et s’en va quand les fruits de ce combat » commencent à mûrir.
Mgr Jérôme Owono Mimboe, évêque du diocèse d’Obala, pleure « un génie, un vrai génie ». Avis partagé par le recteur de l’Université de Dschang où le disparu était conférencier. La lettre envoyée par le Pr. Anaclet Fométhé salue « ce grand homme, ce génie ». Pabé Mongo, auteur, vieil ami, déplore la perte d’un « homme de bien, un homme de génie ». C’est que l’homme a beaucoup travaillé. Au point où, d’après Marcellin Vounda Etoa, éditeur, « au moins deux manuscrits de Séverin Cécile Abega seront publiés à titre posthume ». Oui, le puits de savoir s’est refermé mais les siens n’ont pas encore fini de s’abreuver à sa source.
Alliance NYOBIA