Eto'o, pris dans l'étau



Le Festival de la BD d'Angoulême. Présent hier en dédicaces à Angoulême, le footballeur camerounais a provoqué une véritable liesse

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Djilali Merioua et Samuel Eto'o ont effectué le tirage au sort du premier tour de la Coupe d'Angoulême.

Djilali Merioua et Samuel Eto'o ont effectué le tirage au sort du premier tour de la Coupe d'Angoulême. (photo Céline Levain)

Les salles de cours ont sans doute sonné bien creux, hier à Angoulême. Si la grève des profs n'y est pas étrangère, la présence de Samuel Eto'o, fraîchement débarqué de l'aéroport de Champniers pour promouvoir sa BD (1), en est certainement la principale cause.

« C'est vrai que ça tombe bien, même si on serait venus dans tous les cas », admettaient de concert Mourad et Quentin, lycéens à Charles-Coulomb. Les visages juvéniles écrasés contre les portes d'entrée du Logis de Lunesse confirmaient cette tendance. À Angoulême comme à Douala, l'Eto'o resserre. Ainsi, pas moins de 300 personnes se sont amassées devant le podium où l'ancien joueur du Barça justifiait son aller-retour express devant une nuée de journalistes. « C'était important pour moi de présenter cette BD. Le Festival d'Angoulême, on en parle partout, mais je n'ai jamais eu l'occasion d'y venir. »

Le Ballon d'or africain a donc fait des pieds et des mains pour s'éclipser, le temps d'une demi-journée. « J'étais en stage en Espagne avec mon équipe (la formation russe de l'Anji Makhatchkala, NDLR), puis mon coach m'a permis de prendre l'avion après l'entraînement, et hop, me voilà avec vous. » Visiblement ému par autant de considérations, le public angoumoisin s'est ensuite embrasé au son du tube de Nguea La Route, modestement intitulé « Samuel Eto'o ». Dans une ambiance bon enfant, maillot et drapeaux flottaient par-dessus tête. « De le voir à Angoulême, c'est meilleur que de gagner la CAN (2) », s'enflammait ainsi Marcel, Camerounais d'origine et Lion indomptable de cœur (3).

Un enthousiasme que ne partageait que très moyennement la dizaine de « malabars » chargés d'escorter la star jusqu'au Champ-de- Mars, pour une séance de dédicaces express.

Entre-temps, Eto'o avait pris le soin d'effectuer le tirage au sort du premier tour de la Coupe d'Angoulême, sous les yeux ébahis de l'adjoint aux Sports Djilali Merioua, venu plus en tant que fan qu'en qualité d'élu.

Il fut ainsi du second bain de foule angoumoisin de la star camerounaise. Sous le chapiteau du Monde des bulles, la seule présence du fils prodige électrisait une file d'attente, qui, elle, piaffait d'impatience.

« J'aurais jamais cru qu'il viendrait. » « Moi, je vais quand même attendre de le voir pour le croire », entendait-on ça et là. Puis Samuel Eto'o fut. Un crépitement de flashs saluant son entrée.

Une dernière virée en guise d'hommage à l'auteur de sa BD Joëlle Esso, avant de filer serrer la pogne d'Uderzo. « Pour moi, Joëlle est un peu mon Leo Messi, s'amusait l'attaquant de 32 ans. Je suis fier de son travail. Elle a fait partager mon histoire telle qu'elle est, sans en rajouter. »

Humilité et altruisme, soit deux facettes insoupçonnées de la personnalité de l'artiste. Il aura donc fallu qu'Eto'o mette les pieds à Angoulême, pour que l'on s'en aperçoive.

1. « Samuel Eto'o fils », Éd. Dagan. 2. Coupe d'Afrique des Nations. 3. Surnom de l'équipe nationale du Cameroun.



Georges Lannessans
sudouest.fr/2013/02/01

 

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