On vous a connue dans un bikutsi enlevé «Nfugu» (commérages en langue ewondo) et entre autre makossa avec «je m’en vais». Aujourd’hui, vous revenez avec un album entièrement Gospel intitulé «louons le Seigneur». Qu’est-ce qui explique ce revirement ?
Avant je chantais pour le monde, maintenant je chante pour Dieu. Maintenant, tout ce que je chante, c’est pour rendre gloire à Dieu. C’est pour le faire aimer et le faire connaître. J’ai renoncé à mon mari parce qu’il ne comprenait pas ma nouvelle vie. J’ai quitté la vie mondaine et tout ce qu’elle suppose : le concubinage, le mensonge, les virées nocturnes etc. Par le biais d’une amie, j’ai découvert Dieu et je suis aujourd’hui une fidèle de «Bethel Church» (église protestante évangélique) dans le Maryland aux Etats Unis. Depuis 2007, j’ai décidé de donner ma vie au Seigneur, c’est une question de décision. Et je ne regarderais plus en arrière.
La plupart des artistes camerounais sont «born again» comme on dit ici. On peut citer Grâce Decca, Martial Mbongo, Mama Nguéa, qui tous, se sont tourné vers l’église ? Est-ce un effet de mode?
Le seigneur nous montre que nous sommes dans les derniers temps, la fin du monde. Personne ne sait véritablement quand est-ce que cette fin aura lieu, même Jésus christ a dit que nul ne sait ni le jour ni l’heure, si ce n’est Dieu seul. Toutefois, il nous a donné des signes qui avisent de cette fin, on parle de guerre, de famines, des nations qui s’élèvent contre nation, comme le souligne Matthieu 24. Ce n’est donc ni un effet de mode, ni une contamination. Tous ces artistes qui donnent leur vie au Seigneur, c’est l’esprit de dieu qui travaille en eux. Dieu appelle tout le monde à la conversion, car, Dieu ne veut pas la mort du pécheur. Tous ceux qui donnent leur vie aujourd’hui au Seigneur, aspirent à la vie éternelle.
Quelle vie meniez-vous avant et avec laquelle tu veux rompre ?
Il ne faut pas croire que je menais une vie de débauche. Disons que je me réjouissais plus de la vie mondaine, oubliant mon Créateur. J’ai voyagé partout dans le monde, je dînais dans de grands restaurants, fréquentais de grandes personnalités. Bref, je jouissais de la vie, la vie était belle comme on dit humainement. J’avais donc tout ce matériel, pourtant je n’avais pas de paix intérieure.
Après votre conversion, vous gardez pourtant votre look «bling bling» :
longs ongles vernis, bijoux et tous les accessoires de beauté. Qu’est-ce qui a changé physiquement ou matériellement en vous ?
Je suis toujours à Washington, je vis chez moi. Je puis vous dire que je suis dans une belle maison. Très souvent, l’être humain pense que quand tu donnes ta vie à Dieu, tu deviens pauvre, que Dieu est pour les démunis. Au contraire, pour tout vous dire, aux Etats Unis, ce sont les enfants de Dieu qui sont même les plus riches. L’intention de Dieu n’est pas que l’homme soit pauvre. La Bible nous dit que l’or et l’argent sont entre les mains de Dieu. Toutes les richesses du monde sont à lui. Je n’ai pas fuis mes amis. Mais ils savent à quoi s’en tenir. On pouvait casser des champagnes, aller en boîte de nuit, ce que je ne ferai plus. Sauf si l’on me permet d’y louer mon Dieu. Si c’est pour chanter des chansons mondaines, je ne viendrais pas. Mon devoir est juste de témoigner mon Dieu, ouvrir les yeux de mon entourage. Il y a des choses qui n’apportent rien à l’âme. Quand on représente le très haut, qui est rayonnant de splendeur, pourquoi devrais-je avoir une image de misérable ? Les gens conçoivent les choses différemment et jugent sur l’apparence. C’est ta vie, ta marche avec Dieu qui sont importants. Tu as beau mettre le voile jusqu’au front, l’important c’est ta relation avec Dieu.
Vous remarierez-vous un jour ?
(Rires) Le moment venu, vous le saurez. Je sais que le Seigneur me réserve une très grande et belle surprise. Cela fait 3 ans que je ne connais pas l’homme. Et je m’en porte mieux. Le Seigneur me placera là où il le voudra. A quoi sert-il à un homme de gagner le monde, s’il arrive à perdre son âme. Les choses de la terre sont éphémères. Mais ceux qui croient en Dieu, demeurent éternellement.
Propos recueillis par Monique Ngo Mayag
