Les pirates qui ont choisi la région de l’Est, profitant de sa vaste superficie et la porosité de ses frontières pour écouler leurs produits jusqu’au Tchad, la République centrafricaine et le Congo n’ont qu’à bien se tenir. Cette menace est de la délégation régionale de la culture de l’Est qui avait fixé le 5 août 2010 comme date limite à tous distributeurs des œuvres d’esprit notamment les œuvres musicales pour se conformer à la réglementation en matière d’exploitation des vidéogrammes. «Nous allons mettre fin à la tolérance administrative à partir de cette date puisque nous avons pris des dispositions pour mettre les œuvres originales à bon prix à la disposition des consommateurs et les distributeurs», a confié Parfait Olinga Bingonga, délégué régional de la culture.
D’après lui, c’est à la faveur d’un partenariat entre le ministère de la Culture (Mincult) et l’association «Culture Mboa» que ce rêve sera réalisé. Culture Mboa, révèle-t-il est une association constituée des jeunes artistes qui a pour objectif la lutte contre la piraterie en facilitant la distribution des œuvres d’esprit notamment les œuvres musicales sur l’ensemble du territoire national. Pour ce fait, cette Association entend négocier ces œuvres avec les artistes en amont avant de les mettre à la disposition des consommateurs et les distributeurs à juste prix. Au niveau de l’Est, Culture Mboa et la délégation régionale de la culture ont procédé à l’inventaire des lieux de vente dans la ville de Bertoua.
A partir de ces points de dépôt, les consommateurs et les distributeurs pourront se ravitailler. Et pour que nul n’en ignore, la délégation régionale du Mincult et Culture Mboa ont réuni le 22 juillet 2010, les artistes musiciens de la région de l’Est, les «pirates» et le grand public à fin de leur expliquer le bien fondé de ce partenariat contre la piraterie qui est une vraie menace pour la culture camerounaise. «Certes, nous n’avons pas assez de personnel puisqu’il n’existe pas de délégation départementale. Mais, en tant que représentant de l’administration, nous ne pouvons pas laisser mourir les artistes et par ricochet notre culture. Nous allons utiliser la police et la gendarmerie pour traquer tous les pirates qui tenterons d’outrepasser ce partenariat qui ne vise qu’à sauver la culture camerounaise», a martélé Parfait Olinga.
Cette mesure intervient au moment où la piraterie prend de l’ampleur dans la région de l’Est. Actuellement, près de 22.000 disques compacts (Cd) saisis auprès des pirates sont stockés à la délégation de la culture en attendant d’être brûlés alors qu’en 2009 la même délégation avait brûlé près de 10.000 cd piratés.
Sebastian Chi Elvido





