Longtemps avant la débâcle des Lions Indomptables du Cameroun au Mondial sud africain de juin et juillet dernier, Dr Prosper Nkou Mvondo annonçait déjà les couleurs qu’il ne resterait pas indifférent à la prestation des ambassadeurs du Cameroun.. C’est dans un ouvrage, "Les lions indomptables : l’arbre qui cache la forêt, le football camerounais en péril", paru aux éditions Presse universitaire du Plateau à Ngaoundéré en mars 2010 qu’il a livré ses sentiments. Cet ouvrage de 332 pages traite essentiellement de la crise qui mine le football camerounais. La préface que signe Maurice Tadjore Ndjock reste plus précise sur l’idée générale du livre. L’auteur en quelques mots, dit tout ce qu’il pense de la Fecafoot et du football camerounais. Ce juriste passe au scanner les textes de la Fecafoot, en relevant les insuffisances, dénonce les contradictions entre certaines règles, et s’indigne face aux incongruités observées dans le fonctionnement de la Fécafoot.
Il met ainsi à contribution ses douze années d’expérience sur le terrain, en tant que dirigeant de club, pour décrypter la crise au sein du football au niveau national. Il décrit la Fecafoot comme "une association de personnes physiques, ne menant aucune activité sportive, qui ont confisqué l’instance faîtière du football camerounais, mettant en même temps à l’écart les clubs, les joueurs, les entraîneurs et les arbitres en activité, premiers animateurs du football et légitimes membres de la Fécafoot". Prosper Nkou Mvondo met à nu les détournements des fonds destinés aux clubs dans le cadre des transferts des joueurs à l’étranger et des fonds destinés au développement du football. Fonds alloués par la Fédération internationale de football association (Fifa), l’équipementier Puma et les autres sponsors.
Il révèle également que près de 80% de la colossale recette de la Fecafoot sont consacrés au fonctionnement de la boîte à Iya Mohamed. L’auteur étale l’état de délabrement des infrastructures. Enfin, le football est malade de ses dirigeants que l’auteur qualifie de "peu enclins à suivre tous les matches de bout en bout, incapables de développer de véritables stratégies pour relever le niveau lamentable du football camerounais". Il en profite à souhait pour décrier la marginalisation de certaines disciplines sportives au gré du football. Il parle des fédérations qui n’existent que sur du papier, de celles qui n’ont jamais organisé de compétions, de la saison sportive annuelle qui se résume à un regroupement de quelques sportifs, de la saison sportive qui est ouverte puis bouclée en une demi-journée…
L’auteur conclut en proposant quelques pistes de solution. Pour lui, "la thérapie de choc que l’on doit infliger à la Fecafoot pour que le football camerounais sorte de la crise, doit être étendue à l’ensemble du mouvement sportif camerounais". L’auteur puise abondamment dans le "Desperate football house, six mois dans l’enfer de la Fecafoot", de Jean Lambert Nang. Ce qui donne l’air du "déjà entendu" au contenu.
Même si on peut apprécier la touche particulière de l’homme de droit. Né le 09 juin 1965 à Ovangoul (Mbalmayo), Prosper Nkou Mvondo est docteur en droit de l’université de Strasbourg en France, actuellement enseignant à la faculté des sciences juridiques et politiques à l’université de Ngaoundéré, chef de la cellule spéciale et rapporteur de l’antenne locale de la cellule centrale de lutte contre la corruption dans l’enseignement supérieur. Il est également secrétaire au bureau de la section Rdpc, Vina Sud, conseiller municipal et premier adjoint au maire de la commune d’arrondissement de Ngaoundéré III.
Jacques Kaldaoussa





