Elle est une passionnée des technologies de l'information et de la communication. Ingrid Alice Ngounou qui publie ainsi son premier livre administre les sites Internet et est aujourd'hui directrice de rédaction à Yagam Communications, entreprise qui édite des sites d'information. Et dans son ouvrage «Internet et la presse en ligne au Cameroun», celle qui titulaire d'un Dea en communication option multimédia a choisi comme axe de sa réflexion la «naissance, l'évolution et les usages» du cyber journalisme au Cameroun. L'auteur ne manque pas de s'arrêter sur la naissance de l'Internet au Cameroun.
Elle précise d'ailleurs que l'avènement de l'Internet au Cameroun date de 1992 avec la mise sur pied du Réseau inter tropical d'ordinateurs (Rio). Puis, on assiste à une salve d'arrivée des opérateurs de téléphonie mobile.
L'installation d'Orange Cameroun en juillet 1999, la création le 15 février 2000 de Mtn Cameroun, et la naissance de Ringo, dernier né en matière fournitures d'accès Internet en août 2008. C'est dans ce contexte qu'à partir de 1997, de nombreuses publications camerounaises décident d'avoir un site Internet. Mutations sera d'ailleurs le premier journal à se mettre en ligne en créant une version électronique de l'édition imprimée. L'auteur déplore par ailleurs le fait que de nombreux sites des journaux ressemblent à des cimetières abandonnés. Ce du fait que la rédaction se rend compte de ce qu'il ne s'agit pas là d'un investissement rentable du fait de ce que la publicité sur le Net n'est pas encore développée et du fait de la gratuité de la consultation. Ce qui emmène de nombreux journaux à abandonner très tôt ce projet, laissant la place aux cinq quotidiens nationaux (Mutations, Cameroun Tribune, Le jour, Le Messager, La Nouvelle Expression).
Rétorsion
Pourtant, Internet se présente comme un véritable concurrent pour le journal imprimé. Ce du fait qu'il sonne le glas de la perte du monopole de l'information et de la diffusion tout comme il marque la perte de la crédibilité du fait de la surabondance des informations à travers le net.
Ce qui a fait perdre à la presse écrite, nombre de clients du fait de la cherté des journaux imprimés (400 francs Cfa le journal) et du coût relativement bas de la connexion dans les cybers (300 francs Cfa l'heure ou 500 francs Cfa pour trois heures). Pour l'auteur, l'avènement de l'Internet au Cameroun marque surtout une évolution dans les rapports que la presse entretient avec les pouvoirs. Cette dernière voit en l'Internet une possibilité de contournement des rétorsions du ministère de l'Administration territoriale et de l décentralisation qui contrôle les journaux au quotidien.
«C'est d'ailleurs à la suite d'une interdiction de publication d'une de ses éditions que Mutations va lancer son édition en ligne», précise t-elle. Et de poursuivre : «plus d'une fois, il est arrivé qu'une édition interdite ne soit disponible que sur le site du journal». Contrairement à la presse imprimée, les possibilités d'obturation d'un journal en ligne sont techniquement impossibles. Toutefois, l'utilisation de l'Internet pose un réel problème : celui d'une absence d'une véritable régulation. Ce qui fait dire à Ingrid Alice Ngounou que «les gouvernements tentent de résoudre les problèmes chacun dans son pays et les concertations internationales tentent d'apporter des éléments de réponse à une possible législation de cet univers libre et transnational ».
Blaise Djouokep





