« Cela vous plaît bien d’appeler les artistes pour avoir des coups de gueule. Je n’ai aucun scoop à donner. Tout le monde sait que c’est ma chanson ». Ainsi répond Sergeo Polo, interrogé sur le dernier album de son compère des années 90, Njohreur, qui vient de reprendre le titre à succès « Le Mari d’autrui est sucré ». Déclaration que Sergeo Polo, « Le Souverain Polo XIV » réitère ce mercredi le 26 mai sur le plateau de « Disons tout », le talk show quotidien d’Equinoxe Télévision. « C’est ma chanson, si Njohreur veut la chanter, qu’il la chante », lançait-il. Les présentateurs et téléspectateurs sont restés sur leur faim, visiblement friands de polémiques. Une polémique qui, selon Njohreur, n’a pas lieu d’être. « Sergeo et moi sommes co-auteurs de cette chanson », martèle l’ancien membre du groupe « Sans visas de Petit Pays ».
« Ai-je besoin de son approbation pour reprendre un titre ? J’ai toujours déclaré que la chanson est autant à moi qu’à lui ». Njohreur révèle que « Sergeo Polo vient de percevoir des droits d’auteurs sur ce titre, étant donné que pour le single « zingué tonik », 300.000 compacts discs (Cd) ont été pressés ». Depuis leur séparation, Sergeo Polo et Njohreur sont en froid. « Je ne sais pas ce que cet homme me veut. Je lui ai toujours tendu la main », regrette Njohreur. Dans cette nouvelle guéguerre, Moïse Bangtéké, leur parrain d’antan, par ailleurs administrateur à la Société civile de la société camerounaise de l’art musical (Socam), tente l’accalmie.
« La chanson d’un artiste peut inspirer un autre artiste qui la reprend, sans toutefois en informer son auteur. Il n’a qu’à déclarer sur l’œuvre produite, le nom de l’auteur du titre, lequel percevra des droits y afférents. C’est ce que prévoit la législation sur le droit d’auteur », explique M. Bangtéké. « Dans le contraire, on parlera de plagiat. C’est ce qui est arrivé dans le cas de Michaël Jackson avec « Soul Makossa » de Manu Dibango », rajoute-t-il. En termes de droit d’auteur, Njohreur n’avait donc pas l’obligation de demander la permission à Sergeo Polo pour reprendre le titre en question. « Il a tout juste l’obligation de déclarer les deux co-auteurs du titre », soutient Moïse Bangtéké. Des détails que connaissent assurément Sergeo Polo et Njhoreur mais leur inimitié est visiblement plus forte que la musique.
En 1997, lorsque sort l’album « le mari d’autrui », le duo Njohreur et Sergeo Polo a le vent en poupe. Les deux ont eu le mérite d’avoir enrichi le paysage musical d’un nouveau rythme, le « zingué ». Le titre éponyme de l’album se classe au sommet des hits parades des radios des deux principales capitales du pays. 13 ans plus tard, Njohreur remet « le mari d’autrui » au goût du jour. L’artiste, qui depuis mène une carrière solo, vient en effet de commettre un single de deux titres, baptisé « zingué tonik ». L’un de ces deux titres est une reprise de la chanson « le mari d’autrui ». Bien que la musique ait quelque peu été revue, les lyrics de « zingué tonik » sont ceux de la chanson qui a fait découvrir Njohreur et Sergeo Polo. Une reprise qui, visiblement, n’est pas du goût de l’autre partie. Sergeo Polo se sent manifestement lésé dans l’entreprise de son ex partenaire.
Monique Ngo Mayag





