Initiée par la délégation régionale de la Culture du Littoral, la rencontre qui devait servir de pose de nouveaux jalons pour la lutte contre la piraterie dans cette région s’est tenue en présence de quelques artistes. A l’occasion de 29ème journée internationale de la musique, ceux des artistes présents n’ont pas manqué de décrier leur mal être. Hier lundi 21 juin, des anciennes gloires de la musique camerounaise (Nkotti François, Sam Fan Thomas, Jo Mboulè) se sont dit prêts pour un nouveau départ.
« Le seul problème est que les artistes eux-mêmes ne prennent pas leur métier au sérieux. Des rencontres comme celle d’aujourd’hui devaient nous aider à discuter afin de voir comment sortir de ces problèmes. Certains, bien qu’informés, ont choisi de ne pas être présents », indique Nkotti François. Ce sont finalement quelques responsables de la Socam, des collectivités de Douala 1er et de Bonaléa, artistes musiciens qui se sont retrouvés pour débattre des nouvelles stratégies.
De nombreux problèmes qui gangrènent le monde de la musique camerounaise vont être évoqués. L’individualisme et le succès de certains artistes amènent les uns à prendre des distances avec le groupe. «C’est en nous constituant en bloc, et en réfléchissant ensemble, que nos problèmes seront portés au plus haut niveau », poursuit Nkotti François. Les producteurs, distributeurs, et artistes ont étalé leurs problèmes. Au point où il a fallu recentrer le débat. « Pour ma part, je pense que tous ces problèmes soulevés étant très importants, l’on se devait de segmenter ce genre de rencontre. Nous proposons qu’il soit organisé des rencontres pour les distributeurs, producteurs et artistes. Le débat allait dans tous les sens. Il y a lieu de canaliser les problèmes, et proposer les solutions secteur par secteur », soutient Jo Mboulè. Pendant que le Délégué régional de la Culture pour le littoral, Robert Bendegué propose d’aller vers la baisse du coût du disque original. Les artistes présents ont orienté le débat vers le changement du statut de l’artiste.
Les nombreuses tentatives de regroupement au sein d’organismes forts, capables de faire entendre leur voix, se sont avérées vaines. «Cette fois-ci, il ne s’agira plus de s’organiser pour rencontrer le Premier ministre, mais plus tôt le président de la République Paul Biya», soutient Sam Fan Thomas. Le changement et les progrès à apporter pour redonner à la musique camerounaise ses lettres de noblesse passe par la mise sur pied d’un syndicat.
« Il va s’agir de choisir des têtes pensantes, de manière à s’organiser pour pouvoir porter au plus haut niveau, les problèmes des artistes camerounais », précise David Mengué, producteur. Un peu plus tôt, une messe de requiem dite par un Iman, un prêtre catholique et un pasteur protestant avait eu lieu dans la même salle du Cercle municipal de Bonanjo. L’occasion a été donnée de se souvenir des artistes décédés. La fête s’est ensuite déportée vers les différents arrondissements de Douala.
Aristide Ekambi





