Littérature : Le cinquantenaire des éditeurs locaux


Les éditions Harmattan Cameroun et Clé prévoient des publications et/ou des activités spéciales à l’occasion des 50 ans du Cameroun indépendant.

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Célébrer le cinquantenaire de l’indépendance du Cameroun en musique, comme cela a été le cas avec le méga concert organisé par le ministère de la Culture au musée national dans la nuit du 31 décembre 2009 au 1er janvier 2010, c’est festif, convivial et chaleureux. Mais les paroles  s’envolent et seuls les écrits restent. Telle est la philosophie qui a conduit certains éditeurs locaux à envisager des publications spéciales tout le long de l’année 2010 et même en 2011. Roger Moundoué, directeur des éditions Harmattan Cameroun, entend inscrire ce moment dans l’histoire pour deux raisons simples : « Célébrer les indépendances africaines par le livre, c’est saluer la liberté de penser et d’expression. Désormais, on peut écrire librement sans s’inquiéter, communiquer des idées sans craindre des représailles. Ce qui n’était pas le cas par le passé. Cela, il faut le saluer. Ensuite, il faut susciter l’espoir en l’avenir, en boostant la production éditoriale. Car c’est à travers le livre qu’on peut le mieux exprimer et diffuser les idées susceptibles de transformer la société »

Concrètement, il s’agit, pour la filiale camerounaise de l’éditeur de la rue des Ecoles à Paris désormais installée dans l’enceinte de la maison Don Bosco en plein cœur de Yaoundé, de publier tout d’un coup les 50 meilleurs manuscrits issus de son répertoire : « L’opération permettra de donner de la matière aux lecteurs. Il faut cesser de penser qu’on ne lit pas au Cameroun. En réalité, l’offre est faible. L’occasion nous permettra donc d’offrir à lire à souhait dans nos collections respectives : « Littératures et savoirs », femmes et savoirs. »
50.000 ouvrages

Le même souci d’inscrire l’histoire du Cameroun dans le support livre est partagé par les éditions Cle dont le directeur, Marcellin Vounda Etoa fixe à sept le nombre de livres qui verront le jour dans cette optique. En décembre dernier, Thomas Théophile Nug Bissohong avait donné le ton avec « L’hymne national du Cameroun, un poème chant à décolonialiser et à réécrire ». Dans les tout prochains jours suivra l’essai inédit de Daniel Abwa intitulé «Cameroun, histoire d’un nationalisme ».

Mention spéciale au témoignage intitulé « Charles Assalé, sa vie contée par lui-même », une version bilingue français/bulu des photographies de l’époque par l’ancien premier ministre de la république du Cameroun traduite par son fils qui porte le même nom. Les quatre autres parutions sont en fait des rééditions. Deux recueils de poèmes de René Philombe (Petites gouttes de chant pour créer l’homme et Les Blancs partis, les nègres dansent sur d’autres nègres), un roman d’Henri Manga Mado (Complaintes d’un forçat) et enfin un ouvrage de Marcellin Vounda Etoa, éditeur scientifique (La littérature camerounaise depuis l’époque coloniale, figures, esthétiques et thématiques précédemment paru aux éditions des Presses universitaires de Yaoundé.

La même ferveur n’a pas gagné les autres éditeurs. Ndi Michel et Jean-Marcel Essiene, respectivement chef du service des éditions à la Société de presse et d’édition du Cameroun (Sopecam) et responsable éditorial à Afrédit, avouent n’avoir rien prévu de spécial à l’occasion des 50 ans de l’indépendance du Cameroun. Quant aux éditions Ifriqya et aux Presses universitaires d’Afrique, il faut encore attendre. Leurs directeurs respectifs,  Serge Kouam et François Nkeme, promettent des annonces de publication sous peu.

Harmattan Cameroun est le seul éditeur qui veuille aller au-delà des publications. Deux autres opérations sont prévues, en sus de l’opération 50 livres, c’est l’organisation d’une multifoire humanitaire du livre : « Cette opération sera baptisée 5.0000 ouvrages. Tel est le nombre d’ouvrages que nous allons brader dans les université d’Etat excepté Buéa d’une part et, d’autre part, à l’Université catholique d’Afrique centrale et à l’Université protestante d’Afrique centrale. », précise Roger Moundoué qui annonce, pour terminer, un salon du livre pour juin 2010 avec à l’affiche des multidédicaces des 50 livres parus à cette occasion.

Écrit par Maurice Simo Djom
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