Dans certains pays, critiquer la femme du Président vous conduit tout droit en prison. Et en prison, il fait chaud et les secrets qui y traînent risquent même de vous brûler les ailes. Des secrets qui mettent en cause de puissantes entreprises pharmaceutiques occidentales et qu’un petit journaliste camerounais trop curieux ferait mieux d’ignorer. Pour Jean- Christophe Assamoa, il est temps de prendre la tangente. Mais dans Douala la grouillante, il n’est pas facile de se cacher des regards indiscrets. Par chance et par hasard, à sa sortie de prison (son évasion, on dirait), Assamoa apprend qu’un de ses anciens camarades d’université français réside en ville. C’est à lui qu’il demandera de l’aide. Mais même pour un « expat » blanc, les choses ne sont pas simples. Le recours à des intermédiaires influents et aux « gombos », ces bakchichs que tout le monde convoite, ne suffisent pas toujours à protéger un homme traqué… Et notre journaliste devra boire la calice jusqu'à la lie, pour avoir su trop de choses, dit trop de choses au travers de son journal tam-tam à parution intermittente et sans personnel réel (enfin, à part lui).
Au final, un livre noir ou le gombo est roi, le plus riche le plus fort et le blanc important... Un livre qui relate à merveille les réalités des prisons du Cameroun, un livre qui dévoile une bonne connaissance du Cameroun, de son argot le Camfranglais et de ses rapports complexes entre tribus... Mais un livre qui pèche dans le genre. Beaucoup trop de clichés fonctionnaires tous corrompus, Filles très faciles... Mais un polar comme il y en a d'autres, avec son lot de suspense, ses rebondissements et son dénouement pas toujours dans l'attente du lecteur.

"Gombo"
Journaliste et romancier, Gérard Delteil est né en 1939. Après des études aux Beaux-Arts, il a exercé pendant dix ans la profession de crayeur (dessinateur de trottoirs). Cette expérience lui a fourni la matière d’un de ses romans les plus connus, N’oubliez pas l’artiste (Fleuve Noir 1985, Folio 1992). De multiples petits boulots le conduisent au journalisme puis à l’écriture. Il a publié une soixantaine de romans noirs qui s’appuient le plus souvent sur des enquêtes (consacrées aux prisons, aux trafics de viande, aux dangers de l’industrie chimique…) menées tant en France qu’à l’étranger. Aux éditions Liana Levi sont parus en 1985 Le Miroir de l’Inca et en 1987 Festin de crabes. Il a reçu le Prix Quai des Orfèvres 1993 pour Pièces détachées publié chez Fayard.
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