Il n’est que commerçant au marché Mboppi. Animateur d’un festival de poésie dont la première édition a eu lieu récemment à Douala, Marcel Kemadjou Njanke assume une fière condition d’écrivain.
Ceci dit, de quoi parle « Dieu n’a pas besoin de ce mensonge » ? C’est de la vie des gens, des gens qui parlent et qui se confient. Des récits donc. C’était pourtant simple. Des récits ! Comme celui qui suit : « Si je t’ai appelé ici c’est pour parler des choses plus importants que le soleil et la lune ». Qu’il s’agisse d’Hamaria, une femme musulmane mariée à un milliardaire qui tombe amoureuse d’un enseignant chrétien, divorcé et insouciant ; d’une épouse dévouée à un époux indifférent, directeur général d’une société, plus amoureux de son ordinateur que de sa femme ou de ce jeune hanté par la peur et qui tombe dans les pommes à la vue des flics dans son quartiers, après avoir vécu la violente grève universitaire, ces récits ne nous font découvrir autre chose que la banalité de la vie quotidienne. Si l’auteur dévoile parfois « comment on utilise une matraque pour mater la liberté », il s’inscrit lui-même dans une liberté d’expression littéraire qui peut paraître vulgaire pour le lecteur. Mais à la lecture, on s’accommode à un jargon purement camerounais. L’ouvrage, composé de cinq récits, conduit le lecteur dans les méandres d’un quartier de Douala «mi-moderne mi-ghetto ». A Makéa, les différences se rejoignent autour d’un quotidien vécu de toutes sortes que l’auteur voudrait rattacher à l’image du Cameroun, celle qu’il relate dans un langage purement camerounais. Un concentré de déception, d’espoir et de nostalgie des acteurs issus de divers coins du Cameroun.
Marcel Kemadjou Njanke,
Dieu n’a pas besoin de ce mensonge,
Racontages
Yaoundé, éditions Ifrika, collection Proximité
2009, 134 pages.





