Cette chanson que certains animateurs de radio ont ressorti hier de leur discothèque s’écoutait déjà avec nostalgie. Dans les bars, boîtes de nuit et autres milieux publics des villes camerounaises, Konkaï Makossa figurait en bonne place dans ces collections d’anciens succès qui ont fleuri avec la piraterie à grande échelle des compact discs.
Pouratnt, piratée ou pas, on écoutait la chanson avec la nostalgie de cette époque, les années 80, désignée aujourd’hui par les Camerounais âgés de 30 à 40 ans, comme un moment de gloire du makossa. On écoutera désormais konkaï makossa avec une plus grande nostalgie encore. Celle créée par la disparition de son interprète. Charlotte Mbango est décédée hier matin à Paris. Elle était âgée de 49 ans.
Il y a longtemps qu’on la savait malade. L’état de santé de la chanteuse s’était d’ailleurs dégradé ces derniers temps et l’avait conduit au Chu Kremlin-Bicêtre dans le Val-de-Marne en France. Elle avait auparavant été internée dans un hôpital en Irlande du nord. Selon certaines sources, elle souffrait de troubles cardio-vasculaires. D’après les informations recueillies hier au domicile de ses parents à Douala, elle souffrait d’une hépatite B, mais également de diabète.En 2007, Charlotte Mbango avait mis sur le marché un album intitulé «Mon combat». Dans une interview accordée au magazine ivoirien Top Visages, elle expliquait le choix de ce titre : «J’ai été très souffrante à un moment donné. C’était en 1997. On a raconté trop de ragots à mon endroit. Des choses sur lesquelles je n’ai pas envie de revenir. Et cet album est un message, une sorte de leçons à mes détracteurs». Le combat de la chanteuse s’est arrêté. La maladie a eu raison d’elle, alors qu’on l’avait pratiquement oubliée. Son œuvre, toutefois, restera immortelle, comme celle de tous les artistes de talent.





