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Tom Yom’s cite Sam Mbendé en justice
La première audience est prévue le 24 août 2006.
Marion Obam
Ils étaient tous de noir vêtus. Les artistes Tom Yom’s, Dinaly, André Marie Talla, Rachel Tsoungui, Marcellin Ottou, Brillant Ekambi, Beko Sadey et Max Agbo étaient face à la presse, mercredi après-midi à la Résidence La falaise à Douala. Ils ont expliqué le contexte dans lequel est né le collectif pour combattre la gestion des droits d’auteurs sous Sam Mbendé, président du conseil d’administration (Pca) de la Cameroon music corporation (Cmc). D’après Dinaly, artiste et promotrice de la radio Real Time Music (Rtm): "La Cmc a perçu à ce jour plus de 400 millions de Fcfa, mais à peine 40 millions ont été repartis aux artistes. Le gros lot est parti dans le fonctionnement de cette structure où certains ont 1,7 million Fcfa de salaire par mois. Nous les artistes n’avons rien".
Ottou Marcellin, de son côté, déplore le blocage de l’administration de la société: "Rien ne fonctionne dans cette structure qui n’a même pas de directeur général. Le Pca est un homme à tout faire, il collecte, encaisse, distribue, lutte contre la piraterie, qui n’est même pas du ressort de la Cmc". Mais ce qui a déclenché cette affaire, depuis quelques semaines dans la capitale économique, se trouve "dans la descente musclée pour recouvrement qu’a effectuée la Cmc en compagnie des huissiers et des hommes en tenue dans les locaux de la Rtm. C’est une entreprise, pas un repaire de voleurs ou de pirates des œuvres de l’esprit. Il faut que Sam Mbendé apprenne à respecter les autres. La Cmc me doit beaucoup d’argent et je veux savoir ce qui est fait de mon argent", fulmine Tom Yom’s, très courroucé.
C’est pour cela qu’en tant que sociétaire de la Cmc, appuyé par les membres du collectif, il s’est constitué partie civile dans l’affaire dont la première audience a lieu le 24 août prochain. Une citation directe pour "violation des statuts de la Cmc, abus de confiance, malversations financières et tromperies envers associés" a été servie au Pca de la Cmc à cet effet. Dans une note d’information de la Cmc parvenue à la rédaction de Mutations, la Cmc trouve curieux ce déploiement du collectif. "En l’absence de tout document comptable établi ou reçu par la société, l’on est en droit de s’interroger sur les motivations réelles de ces soi-disant associés qui, à défaut d’attendre l’assemblée générale pour leur information annuelle, n’ont pas cru devoir s’adresser, de manière écrite, au conseil d’administration pour leur information dans un délai de quinze jours comme le recommande l’article 51 des statuts de la Cmc", peut-on y lire.
La même note tient à rappeler que: "L’option d’un directeur général dépendant de l’assistance technique internationale prise par le conseil d’administration lors de sa première session ordinaire du 17 avril 2005 et confirmée lors de sa quatrième session du 28 juillet 2006 ne saurait être anti-statutaire. La Cameroon music corporation, est dirigée par un responsable de la gestion des affaires courantes qui a rang de directeur. Lequel ordonne les dépenses et gère l’ensemble de la société au quotidien". Les positions des uns et des autres, dans cette affaire, indiquent clairement que la fin du feuilleton Cmc contre Rtm d’une part, le collectif des artistes contre Cmc, d’autre part, n’est pas pour demain.