Débats : Mendo Ze chante l’hymne à l’Iric


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Le ministre délégué à la Communication y a animé un café littéraire vendredi dernier.
Justin Blaise Akono

En prélude à la fête de la jeunesse, les étudiants de l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric) ont organisé vendredi, 8 février 2007, dans l’amphithéâtre 250 en chantier, un débat sur l’hymne national du Cameroun. Pour cette initiative du club de musique et des arts vivants de l’établissement, le ministre délégué auprès du ministre de la Communication, auteur de l’ouvrage " Hymne national du Cameroun, Berceau de nos ancêtres: approche historique et linguistique ", s’est prêté au jeu, en compagnie de Laurent Zang, directeur adjoint de l’Iric, et Jean Claude Awono, le président de la ronde des poètes.
Avant de développer les différentes approches, le professeur Mendo Ze fait remarquer la culture de l’oralité reste dominante sur celle de la lecture. Il indique, pour relever l’importance de cet ouvrage paru en 2004, que beaucoup de Camerounais ne connaissent pas leur hymne. Aussi propose-t-il, de réaliser un sondage pour vérifier cette connaissance. " Comment peut-on aimer la patrie sans connaître les idéaux véhiculés par l’hymne national, la constitution, les couleurs, la devise ? " s’est-il demandé.

Gervais Mendo Ze dont l’épouse, qui enseigne à l’Iric était assise en face de lui, révèle dans l’approche historique qu’une polémique envenime les origines du poème créé en 1928 et devenu le chant de ralliement du Cameroun le 5 novembre 1957. Selon l’auteur de l’ouvrage, certains avaient attribué les paroles et la composition (mélodie) à Samuel Minkyo Bamba, alors que ce dernier avait juste composé la musique, sur la base du poème de René Njam Afane, l’auteur de l’hymne national du Cameroun. Lequel René Njam Afane, oncle de Gervais Mendo Ze, avait été chargé, selon une version, de mettre en forme un texte issu d’une contribution des élèves de la première promotion de l’école normale de Foulassi en 1928. Ce, à la suite d’un devoir.
Explications

Dans la suite de ses explications, le ministre délégué souligne que l’hymne a connu trois modifications. Gervais Mendo Ze requiert des circonstances atténuantes pour l’auteur de l’hymne, qui au départ, avait parlé de barbarie (" tu vécus dans la barbarie "). Selon lui, " la mission civilisatrice et la théorie du bon sauvage y ont été pour quelque chose dans le choix de ces mots ", a-t-il estimé. Quant à l’approche linguistique, l’auteur relève d’abord que le texte de l’hymne est un poème. " Chaque strophe révèle des sentiments de la patrie. Le refrain représente les valeurs les plus fortes de la nation ", affirme Jean Claude Awono, le président de la ronde des poètes.

Pendant le débat, Gervais Mendo Ze pense que c’est pour des raisons de temps si la deuxième strophe (couplet) n’est pas souvent chantée. Et pourtant, " cette strophe revient sur les valeurs du travail ", a-t-il martelé. Il a suggéré que l’enseignement de l’hymne soit possible dans les universités. Il conseille, par ailleurs, que ce chant, qui a déjà été traduit dans certaines langues locales (Boulou, Bassa), le soit davantage dans les langues principales du Cameroun. En ce qui concerne les partitions de l’hymne dont les spécialistes trouvent différentes, "l’harmonisation a été conseillée en 1957. On peut lui donner des tons sans en modifier le fond", a conseillé l’auteur de l’Hymne national du Cameroun, Berceau de nos ancêtres : approche historique et linguistique.
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