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Tiko : L’étau se resserre autour du Bsa
Des marins-palmeurs à Tiko parmi les suspects dans l’attaque du 12 novembre 2007.
D. N.
Au bataillon spécial amphibie (Bsa) de Tiko, l’information est connue de la plupart des marins. Plusieurs éléments de cette unité de l’armée camerounaise ont été entendus quelques jours seulement après l’attaque du 12 novembre. De sources concordantes, et d’après les témoignages des survivants, des marins palmeurs du Bsa ont été reconnus, notamment par l’un de leurs camarades aujourd’hui exfiltré de l’hôpital militaire de Douala. Ces éléments, dévisagés lorsqu’ils ont tous enlevé leurs cagoules, étaient aussi bien à bord des trois embarcations arrivées au bord qu’à l’intérieur des quatre autres embarcations restées au large. Ces dernières ont par ailleurs été aperçues par des survivants qui se sont réfugiés dans la mangrove, après avoir été blessés par balle.
Les enquêteurs ont interrogé les marins palmeurs sur les mouvements des uns et des autres, le jour fatidique de l’attaque. " Ils en savent bien plus qu’on le pense. Ils sont généralement au courant des mouvements des embarcations", a dit un officier proche de l’enquête. Il ajoute par ailleurs que des informations ont été recueillies sur le temps particulièrement long passé par l’ancien commandant Delta et sa suite dans les eaux. Quelles sont ces deux pirogues à moteur ayant effectué plusieurs va-et-vient dans les eaux camerounaises entre 14 heures et 17 heures 30 le 12 novembre ? Comment le commandant de l’opération Delta a-t-il appris la nouvelle de l’attaque, autrement que par des éléments du poste complètement décimé ? Aucune des sources n’y répond avec précision, arguant même que " ces questions contiennent en elles toutes les réponses ".
Quelques sous-officiers du Bsa contactés avant-hier dimanche ont confié que " chacun [d’entre eux pouvait] tirer des conclusions sur ce qui s’est passé le 12 novembre. Il y en a parmi [leurs] camarades, des gens qui n’étaient pas à la base ce jour. Où étaient-ils ? [Ils veulent] qu’on [le leur] dise ". La discordance entre les informations émanant de la commission d’enquête constituée par le Mindef et celles en possession des officiers envoyés par la présidence de la République constituent en ce moment la pomme de discorde. Mais les survivants internés et ceux encore en mission au Pc3 à Bakassi affirment qu’ils sont les seuls à détenir la vraie version des faits. A moins que quelques assaillants repentis ne consentent eux aussi à parler.