Popularité des hommes politiques


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 Et appréciation des élections

Comme annoncé la semaine dernière, Le Messager boucle aujourd’hui la présentation des résultats du sondage réalisé avec le Cretes CA. Cette édition ôte un pan de voile sur la popularité de certains hommes politiques et livre l’appréciation que les citoyens font des élections. En attendant que des experts ne rendent intelligibles ces données, le commentaire du Cretes suggère quelques pistes de compréhension.

• Appréciation des élections
Seuls 37% des sondés affirment avoir voté lors des dernières élections législatives et municipales (juillet 2007) dans l’ensemble des villes enquêtées. Cet indicateur présente de fortes disparités catégorielles et régionales : 42% pour les hommes et seulement 30% de femmes disent avoir voté. On note que la participation aux élections croît avec l’âge et le niveau d’éducation : 71% des plus de 55 ans, contre 51% et 31% respectivement des 30-54 ans et des 21-29 ans soutiennent avoir voté. En outre, 43% des sondés du “ supérieur ” contre 36% respectivement des sondés du “ secondaire ” et du “ primaire ” déclarent avoir voté. Les disparités selon la langue officielle d’appartenance sont faibles, ce qui n’est pas le cas des disparités régionales : Bamenda (44%) et Yaoundé (42%) ont le taux de participation des sondés le plus élevé, de plus de 10 points par rapport à Douala (31%) qui affiche pour cet indicateur le niveau le plus faible, alors que Bafoussam (34%) et Kumba (35%) ont sensiblement le même niveau.
Ceux qui ont voté justifient leur attitude par une série de raisons, notamment : la volonté de changer les choses ; le devoir civique ; les promesses électorales faites : construction des routes et autres infrastructures, des écoles, etc. ; la volonté de contrer l’action du gouvernement ; le désir de contribuer à l’avancement du pays, d’encourager les personnalités de son bord politique ; la volonté de participer à l’élection des représentants du peuple ; la motivation reçue par une formation politique ; l’ordre reçu des parents.
A l’opposé, ceux qui n’ont pas voté le justifient par les raisons suivantes : la fraude électorale, l’absence de transparence et le fait que les résultats soient connus d’avance ; l’indisponibilité, la maladie, et le manque de temps ; la non inscription sur la liste électorale, la non disponibilité de la carte électorale ; la conviction que son vote ne changera rien, et que cela ne vaut pas la peine ; la déception, le découragement et la mauvaise situation économique ; l’absence de démocratie et de liberté d’expression.
A la question de savoir pourquoi les Camerounais rechignent-ils à aller voter, de nombreuses justifications sont fournies par les sondés, dont quatre ou cinq récurrentes. Dans l’ensemble des villes enquêtées, le raison principale évoquée est “ la fraude électorale ”, citée par 53% des personnes interrogées. Elle est suivie par “ l’absence de confiance au gouvernement ” (17%), la manque de transparence du processus électoral (6%), le manque de culture politique (2%), l’importance et la profondeur de la crise sociale (2%). Ces quatre justifications sont citées en tête quelle que soit la variable catégorielles de quotas, et quelle que soit la ville.
La “ fraude électorale ” arrive largement en tête dans toutes les villes, et son importance culmine à Kumba (citée par 62% des personnes interrogées), mais aussi à Bafoussam (56%), Bamenda (54%) et Douala (52%). A Yaoundé 48% des sondés la place largement en tête des raisons de la défection des camerounais. La perte de confiance au gouvernement est la seconde justification en importance dans toutes les villes, en particulier à Douala (pour 20% des sondés), Yaoundé (19%) et Bafoussam (18%). L’absence de transparence du processus électorale arrive en troisième place dans toutes les villes, excepté Kumba où elle est devancée par “ la profondeur de la crise sociale ”.

Méthodologie
Sondage Cretes Consultants Associés (Cretes CA) réalisé dans les villes de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bamenda et Kumba auprès d’un échantillon représentatif de 1200 personnes âgées de 15 ans et plus. Méthode de quotas avec pour variables catégorielles le sexe, l’âge, le niveau d’instruction, et la langue officielle d’appartenance. Interview directe par questionnaire administré par des enquêteurs du mardi 27 novembre au samedi 01 décembre 2007.
 

Le messager
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