“ Par la volonté du chef de l’Etat, Me Abdoulaye Wade, et sur mandat de la conférence des ministres africains de la culture, réunis à Dakar en 1980, notre pays va abriter du 1er au 21 décembre 2009, la 3e édition du festival mondial des arts nègres ”. Ahmadou Ndiaye, l’auteur de ces propos, ne parvient plus à contenir ses émotions. Sa vie est désormais cadencée au rythme de l’événement. Il y a deux ans, lorsqu’à l’initiative du président de la République du Sénégal, un comité international d’orientation s’est réuni dans la ville de Dakar, les 30 et 31 décembre 2006, à l’effet de statuer sur la validation des contenus de programmes du 3e festival mondial des Arts Nègres.
On se souvient même qu’à l’époque, la période allant du 1er au 22 juin de l’année en cours était envisagée pour la tenue de l’événement. A en croire la coordination générale, il était question de susciter des échanges sur certaines questions dans la perspective de faire du 3e festival mondial des Arts nègres “ un cadre de promotion des industries culturelles, de donner à voir la diversité culturelle du monde noir et sa contribution à la civilisation de l’universel ”.
Selon certaines indiscrétions, la volonté du comité de se retrouver chaque année pour faire le point s’est heurtée à quelques difficultés de calendrier. “ Cet agenda ne pouvait tenir, du fait des élections au Sénégal. En plus les différents reports du festival découlant de l’ambition du président Abdoulaye Wade de doter son pays en infrastructures adéquates ”, affirme un membre du comité. Deux années sont passées ; les 14 et 15 janvier 2008, au cours de leur 2e réunion, les membres du comité se sont retrouvés à Dakar pour faire le point sur l’état d’avancement des réflexions et les préparatifs du festival. Le rendez-vous a servi de prétexte pour passer en revue les préoccupations et valider le plan d’action. La date est arrêtée pour la période du 1er au 21 décembre 2009.
Ambroise Mbia, président des manifestations
La 3e édition est porteuse de nombreux espoirs de re mobilisation, autour des militants infatigables de la culture, dont l’engagement au service du développement de l’Afrique ne connaît pas de limites. La thématique du festival est bâtie sur “ Renaissance africaine et technologies de l’information et de la communication ”. Il est prévu une conférence d’ouverture sur le thème. Elle sera animée par Adama Samassekou, ancien ministre et président de l’académie des langues nationales. Pour mener à bien le plan d’actions 2008-2009, le comité a mis en place une commission internationale des manifestations du festival. Elle est présidée par le vétéran camerounais Ambroise Mbia, désigné par le président Abdoulaye Wade. Il est assisté à la vice-présidence par le professeur Ousmane Diakhaté, directeur général de l’ensemble artistique “ Daniel Sorano ”. Siègent également dans la commission, des icônes de la culture africaine comme l’artiste musicien Youssou Ndour et le styliste modéliste Alphady.
31 ans après, revoici le Fesman
En remontant l’histoire, on se souvient que la 1e édition du festival mondial des Arts nègres s’est tenue à Dakar au Sénégal, du 1er au 24 avril 1966. Le thème était : “ Signification de l’art nègre dans la vie du peuple et pour le peuple ”. L’on a encore attendu 11 ans pour voir la 2e édition du festival se tenir à Lagos, au Nigeria, du 15 janvier au 12 février 1977, sous le thème : “ Civilisation noire et éducation ”. 31 années sont passées, l’on parle à nouveau de l’organisation du plus grand rassemblement des arts et de la culture du monde noir.
A l’heure de la globalisation, le Sénégal, par la vision de son président de la République, veut restaurer sa vocation de “ terre de créativité et de dialogue ” en recevant des créateurs de l’Afrique et de sa diaspora autour du thème de la renaissance africaine. En choisissant de s’investir sans réserve pour une prise en charge volontariste des préoccupations du monde noir à travers la relance du festival mondial des Arts nègres, le président Abdoulaye Wade (en bon panafricaniste), est persuadé que l’unification de l’Afrique et l’établissement des liens de solidarité avec la Diaspora prônés par les précurseurs du panafricanisme que sont William Dubois, Langston Hughes, Cheikh Anta Diop, Kwame Nkrumah…, restent une condition essentielle du développement du continent africain.
Le festival repose sur des objectifs stratégiques. Il s’agit d’un espace qui permet : d’interroger le patrimoine culturel, matériel et immatériel du monde noir ; de réaffirmer le rôle des artistes et des intellectuels dans la renaissance africaine ; de promouvoir une meilleure protection et une large diffusion des œuvres artistiques et culturelles du monde noir ; de célébrer l’identité et la créativité intellectuelles, artistiques et littéraires des acteurs d’Afrique et de la Diaspora… En terme de contenus, il y a le colloque sur la Renaissance africaine, des spectacles des expositions… La musique, la danse, la peinture, la photographie, la sculpture, la vêture, la coiffure, le design et l’artisanat d’art, sont le disciplines au programme.





