Le ministre de la Communication pointe du doigt le leader de l’opposition qui lui dénonce un gouvernement aux abois.
Jean Baptiste Ketchateng
Le point de presse que donnaient les ministres de la Communication, du Commerce et des Transports hier après le journal télévisé de la Crtv s’achevait déjà lorsque Jean Pierre Biyiti bi Essam a lâché l’accusation au sujet des émeutes à Douala. On a très bien localisé les endroits où les vandales ont le plus sévi, a dit en substance le ministre de la Communication. Ces endroits, que sont les arrondissements de Douala V, IV, III et I, sont des lieux où l’on rencontre une forte présence du Sdf, a ajouté M. Biyiti bi Essam.Joint au téléphone, Joseph Mbah-Ndam, vice-président de l’Assemblée nationale et membre éminent du Comité exécutif national (Nec) du Sdf, a dénoncé « des accusations sans fondements d’un régime aux abois. » « Nous sommes des parlementaires et nous sommes donc à l’écoute du peuple, a encore déclaré M. Mbah-Ndam. Ce qu’ils appellent paix, c’est une paix des cimetières, il n’y a pas de paix au Cameroun, puisque les gens souffrent. Ce sont ces souffrances qui ont poussé les gens à la colère. La colère de nos populations s’est déportée dans la rue parce qu’elle n’en peut plus. »
Pour autant, les raisons pour lesquelles les taxis se sont mis en grève, suscitant ainsi le mouvement de colère qui a fait trois morts à Douala selon le bilan du ministre de la Communication, ont été abordées durant le point de presse. Selon le ministre du Commerce, Luc Magloire Mbarga Atangana, il est surprenant que les syndicats se soient quand même mis en grève, alors que les négociations ouvertes ont débouché sur un accord total entre les deux parties sur la question cruciale de la baisse du prix du carburant à la pompe.
D’après les dirigeants des syndicats qui ont appelé à la grève (voir Mutations 2099 du vendredi 22 février 2008) cependant, il n’y avait aucun accord sur le sujet. Ce point de discorde que M. Mbarga Atangana a réfuté à maintes reprises, s’interrogeant sur une main invisible qui manipulerait l’arrêt de travail des taxis. Pour le ministre du Commerce en effet, les Camerounais devraient être informés et par conséquent reconnaissants des efforts que l’Etat déploit pour subventionner les prix de certains produits de consommation courante qui s’achètent sur le marché mondial, dont les hydrocarbures, dans un environnement économique où le Fmi et ses programmes n’autorisent pas de déséquilibre dans les finances publiques.
Moins tranché et accusateur a semblé être l’ancien gouverneur du Littoral, Haounaye Gounoko, actuel ministre des Transports. Celui qui était il y a encore six mois un habitant de Douala a en effet relevé que la fronde subite de Douala peut être expliquée par le coût de la vie dans la capitale économique. D’après lui, la vie est deux fois plus chère à Douala qu’à Yaoundé. Quoiqu’il en soit, a souligné à maintes reprises Jean Pierre Biyiti bi Essam, « force restera à la loi ».





