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Les communautés dialoguent enfin
A l’initiative des chefs Sawa, toutes les communautés se sont réunies vendredi dernier pour se donner la main.
Invités par les autorités traditionnelles Sawa du Wouri, tous les représentants des différentes communautés résidant à Douala ont pris part, vendredi dernier, à une réunion amicale au cercle municipal de Bonanjo. Cette initiative vient à la suite des récentes émeutes au cours desquelles Douala a vu ses jeunes déferler en une vague destructrice inattendue.
Prenant la parole en guise d’introduction à cette causerie amicale, Salomon Madiba Songue, chef supérieur du canton Bakoko et porte parole des autorités Sawa du Wouri, a immédiatement annoncé la couleur : il s’agit désormais de faire tomber les barrières des particularismes, de rompre avec les habitudes des réunions en cercles de familles, de villages, de groupements ou de communautés pour parler.
D’après le président de séance, ce n’est qu’à ce prix que les Camerounais de toutes origines, résidant à Douala, pourront montrer à la face du pays tout entier qu’au dessus de tout, « nous avons un bien que nous partageons en commun et auquel nous sommes tous attachés, car de ce bien dépend notre sort aujourd’hui et celui de nos enfants de demain, c’est-à-dire la ville de Douala » qu’il ne faut pas détruire. Evoquant dans la foulée la dernière crise qui a secoué le pays en commençant par Douala, Salomon Madiba Songue a insisté sur la nécessité de dialogue, qui apparaît comme un impératif majeur. C’est ce dialogue seul qui va ouvrir la voie à la recherche inlassable des solutions dans la paix, ce d’autant plus que « Douala, plus que partout ailleurs, est le miroir des réussites, mais aussi des échecs, des souffrances, des frustrations des Camerounais et, tout particulièrement de notre jeunesse qui doit être au centre de nos préoccupations. »
A la fin de ce propos introductif, plusieurs chefs traditionnels et représentants des différentes communautés vivant à Douala ont, dans un ensemble illustratif de leur sens de la responsabilité, entrepris de prendre la parole pour apprécier cette initiative. Tel ce chef originaire de l’Ouest : « Si les Camerounais pouvaient se rencontrer par moment comme c’est le cas ce soir, il n’y aurait jamais de crise. C’est ainsi que je vous exhorte à créer un cadre de dialogue qui va gérer des problèmes s’il y en a. » Ce cadre de dialogue peut être trimestriel, propose un autre chef, originaire du Mbam.
Benjamin LISSOM LISSOM