Bafoussam : Deux journalistes en prison


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Elles auraient tenté d’arnaquer le provincial des impôts de cette ville.
Michel Ferdinand

L’affaire est déjà pendante devant Tribunal de première instance (Tpi) à Bafoussam. Et les deux présumées escrocs, deux femmes travaillant pour le compte d’un périodique paraissant à Yaoundé et dénommé ‘‘Le Pélican’’, séjournent à la prison centrale de Bafoussam depuis le 9 avril dernier. Marie Thérèse Djoussi et Sylvie Mbolé sont accusées d’escroquerie par le chef service provincial des impôts à Bafoussam, Joseph Odi.
Une affaire qui ne fait pas encore de bruit à Bafoussam. Mais, qui suscite quelques interrogations. Pourquoi des journalistes ont été arrêtées et transférées à la prison de Kouogouo à Bafoussam ? C’est que le " coup " n’a pas réussi. Peu avant le 3 avril 2008, les deux journalistes, pigistes au journal Le Pélican, entrent en contact avec le provincial des impôts de l’Ouest à Bafoussam. La conversation se passe au téléphone. Elles évoquent, pour convaincre leur interlocuteur, une situation préoccupante. En réalité, elles déclarent avoir des données relatives à l’enrichissement de Joseph Odi. Ce dernier accepte de les recevoir et programme une rencontre au début du mois d’avril, à Bafoussam.

Le 3 avril 2008, les deux ‘‘journalistes’’ arrivent dans la capitale provinciale de l’Ouest et demandent à rencontrer Joseph Odi. Ce qui ne tarde pas. Elles ignorent que, entre-temps, leur interlocuteur a fait appel à des éléments des forces du maintien de l’ordre. La conversation dure quelques minutes, le temps pour le provincial des impôts de l’Ouest de positionner des policiers de la Division provinciale de la police judiciaire de l’Ouest (Dppjo) à Bafoussam. Des sources soutiennent que, à peine le problème des deux reporters a été posé, que des policiers ont surgi pour leur demander l’objet de leur visite. Le climat a changé.
Les uns et les autres ont donné l’impression de ne pas se comprendre. Personne ne parlait à personne. Puisque, du côté des reporters du journal Le Pélican, il y avait comme des intrus. Rien n’y fait. La police décide de conduire les deux journalistes dans une cellule de la Dppj. Elles y passent six jours, avant d’être déférées devant le parquet des tribunaux à Bafoussam. La procédure judiciaire est engagée. Et, le 9 avril dernier, elles sont déférées devant le procureur de la République pour tentative d’escroquerie.
La première audience devant le Tpi de Bafoussam a eu lieu le 14 avril 2008. L’affaire a été renvoyée au 12 mai prochain.
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