Musique : Fatal Symbol rape ses misères


Le jeune artiste a présenté la maquette de son album au public de Yaoundé samedi dernier.
Justin Blaise Akono

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 Devant une quinzaine de personnes, un après-midi de samedi dans un cabaret en construction au quartier Mballa II, un jeune homme à peine sorti de l’adolescence, interprète une chanson, "Le bon, la brute et le truand". Fatal Symbol "rape". A la place de musiciens pour l’accompagner, une musique issue d’une boîte à rythme que manipule un disc jockey. L’artiste parle de ses débuts en musique. "C’est depuis 1998 que je commence à composer mes chansons", indique-t-il.

Dans une autre chanson Rap, sous fond Raggae, cette fois en compagnie des musiciens du cabaret, Fatal Symbol peint les misères des jeunes diplômés en chômage pour qui "un billet de kolo" (1.000 Fcfa) est très important pour passer la journée. "Les mouches" est l’une des quatre chansons que fatal Symbol interprète. Celle qui remporte le plus de sympathie du public. Fatal déclare la aux homosexuels à travers
Cette chanson qui s’inscrit dans le contexte de l’actualité avec le phénomène des listes l’année dernière a été composée par l’artiste et animateur de télévision Foly Dirane. "J’ai accepté d’interpréter cette chanson parce que je suis un artiste engagé". Mais, son engagement semble lui causer des misères. Il n’a pas encore trouvé de producteur. Il révèle que des scènes lui ont été interdites. Il affirme même avoir décidé de changer le titre de son album à cet effet, passant de "les mouches" à "clandestins".

D’une manière générale, Fatal Symbol évolue tout seul. Il ne se fait pas accompagner de choristes pour des couplets que ces derniers auraient pu reprendre. "J’ai essayé de monter un groupe et cela a mal marché", explique celui qui est entré dans une chorale afin d’apprendre à chanter. Toutes ses chansons sont en Français alors que la tendance en Afrique est à l’originalité africaine dans les musiques urbaines. "Je ne veux pas imiter ce qui se passe au Cameroun. Le Rap est universel", pense-t-il avant de se rétracter en estimant : "Je m’efforce à ce que chaque Camerounais se reconnaisse dans ma musique. Soit par les paroles, soit par le fond musical".

Agé de 23 ans, Fatal Symbol, Stéphane Ebodé de son véritable nom, est un ancien pasticheur de l’émission télévisée "Délire" que Foly Dirane présente sur la Cameroon Radio and Television où il a imitera des artistes de renommée mondiale tels que le Tchadien Mc Solaar ou les Américains Mc Hammer, Shaggy. Il espère trouver un producteur à travers un Ivoirien, qui vient d’ouvrir un cabaret dans la ville.
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