Le directeur de l’Injs accusé de détournement


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L’Institut national de la jeunesse et des sports (Injs) est ébranlée par une affaire de détournement sur l’achat des équipements sportifs. `

L’Injs de Yaoundé est au devant de la scène depuis quelques jours. Non pas parce que cette école spécialisée dans la formation des enseignants de sports… et des conseillers de jeunesse… a réalisé des performances remarquables sur des aires de jeu. Mais, parce que des soupçons de détournements et de malversations financières dans l’achat des équipements sportifs destinés aux étudiants polluent l’atmosphère de l’établissement. Certains dirigeants de cette institution soutiennent que le directeur de l’Injs, Daniel Roger Ngoa Nguelé, en serait le coupable. Selon les défenseurs de cette thèse, le directeur de l’Injs aurait soutiré une somme de 14 millions Fcfa aux étudiants, à raison de 35.000 Fcfa par étudiant pour se procurer lesdits équipements sportifs. Le directeur de l’institut n’aurait pas livré ces équipements, soutient-on. Ceux-ci prétendent en plus que Ngoa Nguelé aurait bénéficié de la complicité du ministre des Sports et de l’éducation physique.
Le directeur de l’Injs balaie ces arguments d’un revers de la main. Pour lui, l’idée de l’achat de nouveaux équipements est partie du fait que quand il prend les rennes de cette école, il trouve une commande pendante. Après la livraison, le partage est interrompu alors que tous les étudiants n’avaient pas encore eu leurs équipements. Pourquoi ? « Parce qu’on s’est rendu compte qu’ils étaient de mauvaise qualité », répond M. Ngoa Nguelé, qui ajoute que ceux des étudiants qui avaient arboré ces vêtements ont eu des allergies. Ce qui a motivé la suspension de la distribution. Il s’engage alors à commander de nouveaux équipements sans demander de contribution financière supplémentaire aux étudiants. Ceux-ci avaient déjà donné leurs contributions individuelles de 35.000 Fcfa pour la commande dont la distribution a été suspendue. Les étudiants devaient arborer les nouveaux équipements sportifs lors des derniers Jeux universitaires à Douala. Mais pour cause de retard de la compagnie de transport aérien qui devait convoyer ce colis, les étudiants ne portent pas ces vêtements. Ils ne les ont portés que le 20 mai 2008 pour le défilé de la fête de l’unité.
Soupçons
Qu’en est-il des soupçons de détournements et de malversations ? « Certains de mes collaborateurs espéraient gagner des marchés. Mais je refuse des réseaux mafieux », soutient le directeur de l’Injs. « Je ne veux pas traiter avec les commerçants véreux qui prennent de l’argent sans livrer », ajoute-il. M. Ngoa Nguelé estime qu’il a démantelé les réseaux qui s’étaient tissés bien avant son arrivée à la direction de l’Injs. Pour lui, ceux qui affirment qu’il est coupable de malversation « en ont contre une gestion saine parce qu’ils sont habitués à une gestion mafieuse». Les étudiants, quant à eux, se contentent de la qualité des équipements qu’ils ont reçus cette année. Certains affirment qu’ils sont de bonne qualité en s’étonnant de cet étripage. A l’Injs, les marchés d’achat des équipements auraient été attribués ces dernières années à un ancien « étudiant » qui aurait été renvoyé pour avoir réussi au concours d’entrée avec de faux titres académiques.
 

Par Christian LANG
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