Il soupçonnait sa compagne de le tromper avec un autre jeune et a pris la fuite dimanche après le meurtre.
Sainclair Mezing
Il est presque minuit ce dimanche 21 juillet 2008 à Dimako et la ville à l’Est Cameroun tombe progressivement dans les bras de Morphée. Seuls quelques noctambules déambulent encore dans quelques buvettes restées jusque-là ouvertes. Soudain, des coups de feu retentissent dans un domicile situé non loin de la guerre routière et déchirent le silence de la nuit. L’adjudant Doko, ci-devant adjoint au commandant de brigade, vient de faire usage de son arme à feu. Dans son coup, le gendarme vient de loger, à l’aide d’un pistolet automatique, deux balles dans la poitrine et une autre au ventre du père à sa concubine Thérèse Kakouandé.Avant de transpercer par la suite l’épaule de cette dernière et de donner à son beau-frère des coups au niveau de l’abdomen. Ceci après avoir fait exploser la lampe tempête qui brillait sur la petite table en bois de Mlle Kakouandé. La jeune fille va réussir à se fondre dans la nature. Laissant derrière elle un père gisant sur une mare de sang et un frère se tordant de douleur. Des voisins accourus sur les lieux à la suite de ces coups de feu font état de ce que le meurtrier aura également tenté d’éliminer l’enfant de trois ans qu’il a eu avec sa concubine. Mais, l’un d’eux aura réussi à l’évacuer par la fenêtre. Le vieil homme trouvera la mort quelques minutes plus tard malgré l’intervention du médecin chef de l’hôpital de Dimako et son équipe.
Des témoignages recueillis sur place font état de ce que le gendarme, immédiatement après son forfait, se serait rendu de son propre chef à la brigade rendre compte de son acte macabre au maréchal de logis Henri Ngollè qui assurait la garde cette nuit-là avant de prendre la fuite.
Selon des sources, l’adjudant Doko plus connu dans la ville sous le pseudonyme de Boule était censé se trouver au moment de son crime à Doumé, à une trentaine de kilomètres de là, apporter du renfort à l’équipe qui sécurise le chantier de construction de la route Ayos-Bonis. Soupçonnant sa concubine Thérèse Kakouandé, pour qui il avait déménagé du domicile conjugal, abandonnant femme et enfants, il n’a pu accepter que celle-ci le trompe avec un jeune de la ville au vu et au su de tous. Les mêmes sources rapportent que ce soir-là, l’adjudant Doko qui serait à quatre ans de la retraite, a remis de l’argent à sa bien aimée âgée de la vingtaine, afin qu’elle offre une virée aux siens.
Accompagnée de son père et de son frère, ils iront prendre un pot dans une buvette du coin. En leur absence du domicile, le sous-officier fera un tour et ne trouvera personne et engagera une chasse à l’homme, soupçonnant que sa bien aimée serait en compagnie d’un autre avec la complicité du beau-père. Il s’en suivra un chassé-croisé puisqu’au moment où le gendarme fera le tour des buvettes, les trois autres noctambules seront déjà retournés à la maison. A son retour, l’adjudant sera plongé dans une colère noire. Même l’intervention du beau père venu le calmer n’y fera rien. Puisqu’il va tout simplement retirer son arme de son étui et tirer à bout portant sur le pauvre homme.
Joint au téléphone, Janvier Mongui Sossomba, maire de Dimako a expliqué qu’à la demande d’Adolphe Lélé Lafrique, gouverneur de la province de l’Est, les blessés suivent gratuitement des soins intensifs à l’hôpital provincial de Bertoua tout comme le corps du défunt séjourne en ce moment au sein de ladite structure hospitalière.





