Simulation d’attaque terroriste
Un exercice s’est déroulé à l’Aéroport international de Douala pour éprouver les capacités du pays à faire face à une crise.
Que se passerait-il si le gouvernement camerounais avait à faire face à une intervention illicite contre une plate-forme aéroportuaire sur le territoire national ? Pour répondre à cette question, le Cameroun a fait le choix de la pratique plutôt que la théorie. Rien de mieux que de tester ses capacités à cet effet. C’est tout l’enjeu de « Wouri 1 », l’exercice de crise qui s’est déroulé jeudi 31 juillet dernier à l’Aéroport international de Douala. La cellule de crise, regroupée autour du gouverneur de la province, avait un gros problème à gérer : une attaque terroriste ayant causé l’explosion de salles d’embarquement avec mort d’homme suivie d’une prise d’otages. La mission de la cellule, faire libérer les otages s’engage mal puisque suite à une intervention manquée de la police, les terroristes exécutent quelques otages en guise de représailles… Ce scénario éculé, ayant inspiré plusieurs films à succès, est celui auquel était confronté le Cameroun qui, pour la circonstance, a sorti la grande artillerie : 2000 personnes mobilisées dont près du tiers issues de l’armée (air), de la police et de la gendarmerie.
Il s’agissait, à travers cette simulation, de « tester la réaction générale et évaluer les procédures spécifiques et/ou collectives des différentes administrations et organismes appelés à intervenir dans les crises de sûreté de l’aviation au Cameroun », avait indiqué Ignatus Sama Juma, le directeur général de l’Autorité aéronautique (AA) au cours d’un point de presse la veille. De l’organisation de l’alerte au traitement des otages libérés en passant par la constitution des instances de gestion de crise ou la préparation d’une intervention armée, plusieurs aspects de la question ont été éprouvés car le but ultime de l’exercice, c’est de « préparer le Cameroun à la gestion d’une crise de sûreté de l’aviation civile », ajoute le Dg de l’AA. L’exercice de jeudi répond aux exigences de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Il est le troisième du genre organisé sur le sol camerounais après ceux de 1988 et 2007 (Iroko 1).
Amont
Si on peut se féliciter de cette initiative qui vise à tester les capacités de réaction en aval, beaucoup estiment néanmoins que des efforts conséquents en amont seraient un adjuvant important pour le renforcement de la sûreté des plate-formes aéroportuaires au Cameroun. À Douala par exemple, n’importe quel quidam peut se retrouver sur la piste. Concernant l’édification d’un mur d’enceinte, Sama Juma indique « que les études techniques préalables sont achevés et que les travaux vont débuter incessamment », dit-il tout en précisant que la mise en place des portiques, rayons X et autres dans nos aéroports internationaux, ont contribué à filtrer davantage les passagers et les colis. Mais que valent tous ces équipements techniques lorsque l’homme chargé de les utiliser peut se laisser corrompre ? « Nous travaillons à améliorer les défaillances. Mais j’en appelle à la discipline de tous », répond Sama Juma. Toutefois, le succès de l’opération ne devrait pas donner une confiance démesurée aux forces de l’ordre. L’expérience des otages à travers le pays montre que l’opinion doit être prudente.





