L'Adg de la Sitrafer qui préside un club consacré aux relations germano-camerounaises parle des opportunités économiques actuelles.
Propos recueillis par J.B. Ketchateng
Sept années de fonctionnement du Club des amis d'Allemagne, quel bilan peut-on faire?Le Club des amis d'Allemagne (Caa) a entrepris nombre d'actions visant l'amélioration de la coopération économique entre l'Allemagne et le Cameroun. Parmi les plus récentes, on compte trois missions menées en Allemagne dans le but de sensibiliser la diaspora camerounaise installée en Allemagne à s'impliquer dans le développement du Cameroun, d'inviter les investisseurs allemands à venir s'implanter au Cameroun, sans oublier celle qui a permis la création de l'Association des amis du Cameroun en Allemagne (Vvkd). Le Caa revendique aussi la mise en place des joint-ventures telles que Sitrap spécialisée dans les travaux publics (51% de capital allemand), la DK Ölmuhlen Sarl opérant dans l'extraction de l'huile de palme (capital allemand majoritaire), Sitrafer avec l'actionnariat allemand et qui exerce dans les travaux ferroviaires; mais aussi la formation des Camerounais avec le renforcement des capacités dans les métiers ferroviaires par un financement conjoint Martin Rose GmbH et Gtz à hauteur de 500 millions de Fcfa. Il y a enfin la mission économique du mois d'octobre prochain, la venue d'un expert Allemand pour diriger le Club, etc.
Vous initiez donc fin octobre prochain une mission économique en Allemagne, quels en sont les objectifs? Dans quels secteurs peut-on s'attendre à des réalisations concrètes et à quelles échéances?
Nous sommes, je veux dire le Caa, parmi les initiateurs de cette mission économique, mais pas le seul. Il est évident que le but de celle-ci est de commencer à aplanir les difficultés et obstacles nés d'un passé récent, et pas toujours heureux. Il s'agira ainsi de renouveler et de renforcer les liens de coopération bien entendus anciens, d'inciter l'Etat allemand à densifier ses investissements directs au Cameroun, surtout au regard des opportunités d'affaires réelles qu'offrent les grands projets en cours, de promouvoir des partenariats et joint-ventures entre entrepreneurs des deux pays. En somme, cette mission va poser les jalons d'une coopération gagnant gagnant.
Vous savez, nous entamons un travail de reconstruction, et dans ce cas là, il n'est pas du tout indiqué de se fixer des délais. Même si par ailleurs, en raison de l'attention qui est accordée au Club des Amis d'Allemagne en Allemagne, nous ne doutons pas un seul instant des résultats heureux à venir. Quant aux secteurs d'activités concernés, notre souhait est que le plus grand nombre ressente les effets de nos actions.
Vous estimez que les Allemands n'avaient pas à rougir de l'échec des joint-ventures avec les Camerounais jusqu'alors, pourtant les Camerounais ont à redire sur l'attitude des Allemands. Notamment dans le partenariat entre l'allemande Reemtsma et la camerounaise Sitabac, ou encore la bataille au sein de Siac Isenbeck, qui a opposé le Camerounais Alphonse Bibehé à ses partenaires allemands…
Il ne s'agit pas de cela. Je veux simplement dire qu'à travers le monde, il y a des affaires qui réussissent et d'autres qui échouent ; des associations dont la réussite est montrée en exemple, tandis d'autres essuient des échecs retentissants. Mais le passé ne doit pas irrémédiablement compromettre l'avenir. L'Allemagne et le Cameroun ont un passé chargé d'histoire, une histoire commune que des mésalliances entre quelques entrepreneurs ne sauraient remettre en cause de manière absolue. Et c'est là un atout indéniable et qui peut, à partir des bases assainies actuelles, permettre de repartir, même de zéro, pour construire une coopération germano-camerounaise accrue, authentique. J'ajouterais ceci : les signaux économiques sont au vert et la volonté politique d'améliorer les conditions d'investissement est manifeste, et ce sont des ingrédients nécessaires à la bonne conduite des affaires.





