Voitures et Véhicules
Emile Bekolo : La Camair a 100 milliards de dettes
Responsable de la liquidation de la compagnie, il présente le passif de l'entreprise et en appelle à l'implication de l'Etat.
Propos recueillis au téléphone par Marion Obam
Quelles sont vos missions en tant que liquidateur de la Camair ?
En tant que liquidateur, nous travaillons sur plusieurs volets. Nous avons pour missions de préserver le patrimoine, de sécuriser les biens, mais aussi de réaliser les actifs pour assurer le passif. Nous devons vendre ce qui peut l'être, recouvrer et encaisser l'argent de la Camair qui est dehors. Cet argent va servir à payer les dettes de la Camair et régler nos honoraires. Notre travail a commencé par un constat général de l'état de la société.
Quelle est la gestion qui est faite du patrimoine ?
Nous avons fait la distinction entre les biens périssables et les biens immobiliers. Ayant trouvé un stock important de boissons, c'est ce que nous avons vendu et les gens ont pensé que nous bradions les biens de la Camair. Pourtant, c'était des denrées périssables que nous ne pouvions indéfiniment garder. Aujourd'hui, nous sommes dans une phase sociale où nous payons en même temps dans toutes les représentations Camair, Douala, Yaoundé, le Nord, Paris et l'Afrique de l'Ouest les droits des employés de la Camair. Le patrimoine mobilier et immobilier recensés est en attente, car le processus de liquidation doit être mené à terme.
Camair.co va hériter quoi de la Camair ?
L'une de nos missions était de préserver le patrimoine ce que nous avons fait. Donc, les bâtiments, les meubles, voitures, appareils, etc., n'ont pas été touchés. Rien de ce patrimoine mobilier et immobilier n'a été vendu. C'est ce qui reviendra à Camairco. Cependant, il faut finir la liquidation de la Camair car nous avons recensé des dettes de près de 100 milliards de Francs Cfa contre près de 10 milliards d'actifs. La Camair est très endettée et il faut trouver de l'argent pour payer les 90 milliards de déficit. Nous ne les avons pas dans l'immédiat. En plus du personnel qu'il faut désintéresser, il faut payer les créanciers. Si l'Etat camerounais ne s'investit pas, il va être difficile pour la Camair de régler ses dettes et désintéresser tous ces créanciers.