Le Dg de la société nationale des dépôts pétroliers s’est expliqué vendredi dernier à Yaoundé.
7 heures chrono. C’est le temps qu’a passé le directeur général de la Société camerounaise des dépôts pétroliers (Scdp) à la direction de la police judiciaire à Yaoundé vendredi dernier. Jean Baptiste Nguini Effa y a été entendu par les éléments de la sous-direction des enquêtes économiques et financières. Convoqué depuis Douala, c’est aux environs de 9h qu’il est arrivé à la Dpj, ce 26 septembre. Les sources policières gardent encore secret l’objet de sa convocation. Mais, des indiscrétions laissent entendre qu’il a été interrogé sur sa gestion de la Scdp où il officie comme directeur général depuis près de 17 ans. Cette société souffrirait d’un déficit de l’ordre de 600 millions Fcfa pour ses comptes de l’année 2006, et 775 millions de Fcfa de pertes pour l’année d’avant. Les comptes de l’année 2007 n’étaient pas prêts lors du dernier Conseil d’administration tenu le 22 juillet dernier.
Les questions des enquêteurs auraient aussi porté sur la catastrophe de Nsam survenu le 14 février 1994, la sécurisation du site de la Scdp… Le passage de Jean Baptiste Nguini Effa à la Direction de la police judiciaire n’est pas une surprise. Le rapport des inspecteurs du Contrôle supérieur de l’Etat bouclé en juillet 2008 aurait relevé des malversations dans les comptes de cette entreprise en charge de la gestion des dépôts pétroliers au Cameroun. C’est dans ce cadre que les collaborateurs du Dg de la Scdp l’ont précédés à la police judiciaire. Les déclarations de Jean Baptiste Nguini Effa aux policiers sont encore couvertes du secret de l’instruction. Toujours est-il que ce Dg, présenté comme un baron du département de la Mefou et Akono, devra à nouveau subir un interrogatoire dans les prochains jours.
Arrestation prochaine ?
Un rituel précédant sa future interpellation ? Des sources proches de la présidence de la République l’affirment. Lors de son dernier voyage pour la Suisse le 27 août dernier, Paul Biya aurait expressément demandé à ses collaborateurs en charge de l’opération Epervier d’accélérer le traitement de certains dossiers parmi lesquels celui de Jean Baptiste Nguini Effa. C’est depuis plusieurs mois qu’il est acculé par des rumeurs sur l’hypothèque qui pèse sur sa liberté. Ses multiples voyages à l’étranger ont fait dire à certains qu’il était en fuite. Mais il s’est avéré que c’était pour des nécessités de santé.
Le 12 mai 2008, il a du réagir à la pression de la rumeur par un communiqué. Un texte dans lequel il expliquait le processus de commercialisation des produits contenus dans les cuves de la Scdp. Et d’en profiter pour rassurer : “ Le personnel de la Scdp ne se laissera pas distraire par cette tentative de déstabilisation. Nous vaquons tous, sereinement, à nos occupations ”. Cinq mois plus tard, cette sérénité est devenue plutôt précaire. Au point qu’on ne parle plus que de sa prochaine arrestation.





