Me Joseph Lavoisier Tsapy : "Le procès contre Lapiro est politique"


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Le conseiller juridique du Sdf, au nom du Nec, revient sur la condamnation de l'artiste et évoque les différentes procédures judiciaires impliquant le parti.




Le Nec s'est réuni dimanche 28 septembre dernier, peu après la condamnation de Lapiro de Mbanga, militant du Sdf. Quelle a été la réaction du parti à cette condamnation ?

Le parti a d'office jugé inacceptable la condamnation de Lapiro de Mbanga en justice.

Pour le Nec, il est clair que Lapiro de Mbanga est victime de la bataille qu'il a menée contre le président de la République pour l'empêcher de modifier la constitution. Nous avons estimé que, là aussi, c'est un procès politique. Quoi qu'il en soit, le parti est décidé à apporter plus d'appui à Lapiro. Vous savez qu'en instance, il était assisté par un avocat du parti, je pense qu'aux prochaines étapes comme l'a décidé le Nec, il y aura un plus grand appui du parti pour lui, sur tous les plans. 

Le Sdf fait actuellement face à une multitude de procès. Qu'est ce que le Nec a pris comme résolution en ce qui concerne les problèmes judiciaires du parti.
Le Nec s'est grandement préoccupé de l'inculpation du président du Sdf, le chairman John Fru Ndi, devant le tribunal de Yaoundé centre administratif. A l'issue des débats et des interventions des uns et des autres, nous avons conclu qu'il s'agit plus d'une affaire politique que d'une affaire judiciaire. Le parti a donc décidé d'organiser une mobilisation de tous les militants sur l'ensemble du territoire pour apporter un appui non pas au chairman, mais aux autres militants qui sont détenus, parce que nous estimons que le président du Sdf est quand même le chef de file du premier parti de l'opposition, et ce, dans les conditions que nous savons au Cameroun. Donc, déstabiliser Fru Ndi, c'est déstabiliser tout le processus démocratique dans notre pays. C'est ce que, en face, des gens souhaitent accomplir, et, c'est pour cela que le Nec a décidé d'orchestrer une grande mobilisation, pour soutenir le chairman le 13 octobre 2008, devant les tribunaux du Mfoundi pour cette épreuve que nous jugeons extrêmement cruciale.  

Qu'en est-il des autres procédures judiciaires qui impliquent ou interpellent le Sdf, pour ne prendre que les nombreux cas en instance ici au tribunal de Bafoussam ?
Nous avons fait un panorama des procédures que nous avons en justice. Il est ressorti que le Sdf et ses militants font face à une vingtaine de procès. Le Nec s'est beaucoup attardé sur les procès qui sont intentés par les militants contre d'autres militants. Il y a 2 citations directes qui ont été initiées par l'honorable Serges Siméon Noumba contre des militants du parti. Au  camarade Mukong Ngompé Samuel, il réclame, à travers sa plainte, le matériel du parti, et l'argent des cartes du parti. Une somme qu'il évalue à 800.000frs. Et contre Deffo Oumbé, il précise que ce dernier qui était dans la même liste que lui lors des élections législatives, l'a diffamé en disant que c'est lui Noumba, la tête de liste, qui a vendu, ou fait perdre à son colistier du même parti, le second siège de député dans la Mifi. Le parti a jugé ces citations directes inappropriées, parce que l'honorable Noumba viole ainsi les statuts du Sdf qui disposent que toutes les querelles au sein du parti doivent d'abord être gérées au sein du parti. C'est lorsque l'on a épuisé toutes les voies de recours au sein du parti que l'on peut recourir à la justice. L'honorable Noumba qui connaît toutes ces dispositions les a donc violées en portant plainte contre deux autres militants du parti. Il a été sommé de retirer ces plaintes avant le 4 octobre 2008, et que faute pour lui de les retirer, il s'expose à des sanctions disciplinaires au sein du parti. Mandat m'a été donné de suivre très attentivement tous ces procès, et de signaler toute difficulté à la hiérarchie du parti.


Propos recueillis
par Honoré Feukouo
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