Enquête : Le flou persiste sur l'origine des braqueurs


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La ville est quadrillée par des forces de l'ordre tandis que les banques attaquées pansent leurs plaies.
Jacques Eric Andjick, à Limbe

Les " assaillants " étaient à peu près cinquante, estiment des personnes rencontrées, ce 29 septembre au quartier administratif Down Beach à Limbé. Lieu qui abrite les agences de la Scb crédit agricole, la Sgbc et Amity Bank, qui ont été attaquées dans la nuit de samedi à dimanche dernier. Quelques jours après ce spectaculaire braquage, l'identité des agresseurs demeure toujours inconnue. Des agents de sécurité travaillant le jour, rapportent que Kinge Toko, un agent de sécurité de Amity Bank, qui se serait caché sous les ordures et autres vêtements souillés au bord de la mer, pendant les deux heures de braquage, a affirmé avoir entendu les assaïllants parler français et dans une langue vernaculaire qu'il n'a pas pu déchiffrer. Selon l'agent de sécurité cité par plusieurs vigiles des société basées au quartier administratif Down Beach, les agresseurs auraient dit en français : "tirez sur tout ce qui bouge ".

Mais cette hypothèse ne saurait déterminer l'origine francophone des "assaillants ". Puisque " dimanche, j'ai vu à l'intérieur de Amity Bank, un sac vide de 50 kg de farine sur lequel il était marqué Port Harcourt Flour milk company Ltd, Nigeria ", affirme un témoin qui ne décline pas son identité.
Seraient-ce des Nigérians parlant le français qui se seraient attaqués à trois banques camerounaises en emportant tout les fonds de Amity Bank ? Toujours est-il que ces derniers maîtrisaient bien le terrain. " Dès qu'il ont débarqué sur les berges de Limbe, ils ont pris soin de bloquer à l'aide des cailloux, le pont qui sépare le camp militaire de Man of Warbe du quartier administratif Down Beach, où se trouvent les banques ", explique un employé de Mars Snack Restaurant, voisin de la Sgbc. Et toujours selon cet employé, c'est pourquoi entre 1h et 3h dans la nuit de samedi à dimanche dernier, les militaires n'ont pas riposté. " Puisqu'ils sont arrivés en retard, à pied et non en voiture ", conclut l'employé du snack voisin de la Sgbc.

Avant-hier lundi 29 septembre, Amity Bank où les braqueurs ont éventré le coffre fort avant de le vider de son contenu, est resté fermé. A l'entrée principale de cet établissement bancaire, il est écrit sur la porte en bois " fermé pour besoin d'enquêtes ". Et justement, plusieurs responsables de cette banque ont été auditionnés sur place, par des gendarmes de la ville. Ces derniers, sur instruction des commandants de la gendarmerie locale, ont d'ailleurs confisqué pendant près de 2h, l'appareil photo numérique, la pièce d'identité et la carte de presse du reporter de Mutations.
Concernant les auditions, celle du chef d'agence d'Amity Bank à Limbe a été particulièrement longue. En début de soirée, il était toujours en train de répondre aux questions des enquêteurs. Tandis que le commandant de la compagnie de gendarmerie du Fako était en réunion " de crise ", à la préfecture avec le préfet et des responsables des banques attaquées.

A la Sgbc qui est aussi restée fermée, ce lundi 29 septembre, l'heure était plutôt aux travaux de réfection des dégâts causés par l'attaque. Car même si les braqueurs n'ont pas emporté le butin, ils ont tout de même fortement endommagé la façade principale et l'intérieur de la banque. " Ils n'ont pas pu trouver la combinaison pour ouvrir le coffre et emporter l'argent. C'est pourquoi ils sont sortis bredouilles de la Sgbc ", révèle un gendarme. A la Scb Crédit agricole, selon des agents de sécurité " la porte et la fênetre en vitrre du distributeur automatique, ont sauté sous l'effet d'une grenade ". Mais l'explosion n'a pas affecté le distributeur automatique. Puisque les clients retiraient comme à l'accoutumée leur argent. Tout comme les employés de la Scb Crédit agricole ont bel et bien travaillé.
Mais après le spectaculaire braquage, les clients des agences Amity Bank et Sgbc, qui se sont rendus en masse dans leurs locaux pour savoir le sort reservé à leur argent n'en sont pas sortis plus éclairés au regard de la présence des enquêtes. Mais pour parer à un éventuel retour des assaillants qui sont rentrés sains et saufs, la ville de Limbe est quadrillée par des forces de l'ordre.
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