Au sortir de la 28ème assemblée de l'Aimf, le délégué de la Cuy veut une capitale qui respecte l'environnement.
Propos recueillis par Marion Obam à Québec
Quels étaient les principaux axes de 28ème assemblée de l'Association internationale des maires francophones (Aimf) qui s'est déroulée à Québec du 14 au 16 octobre 2008 ?Les maires membres de l'Aimf se réunissent uniquement dans le cadre de leur assemblée générale tous les deux ans. Ces rencontres sont l'occasion de faire entendre la voix des collectivités locales en leur offrant une tribune internationale visant une meilleure gestion des municipalités et en favorisant notamment les échanges d'expériences. Le thème principal cette année portait sur " villes et finances municipales ". C'est autour de cela que la majorité des débats étaient axés. Il est clairement ressorti que les difficultés ne sont pas les mêmes, car dans les pays du Nord la décentralisation est presque effective alors que dans les pays du Sud, nous sommes encore au niveau des balbutiements. Nous avons constatés que dans les pays du Sud l'Etat centralise tout. Il tarde à lâcher prise si bien qu'en matière de financements beaucoup de prérogatives qui étaient siennes demeurent encore. Ce qui revient aux collectivités est ce que l'Etat veut bien leur donner.
Quelles sont les solutions envisagées pour changer la donne ?
Nous avons d'abord fait une introspection pour comprendre la nature du problème. Il est apparu que les Etats du Sud ont beaucoup de travail parce que n'ayant pas suffisamment de moyens. Il faut donc les créer mais surtout les contrôler. D'un autre côté, je ne suis pas un anti-décentralisation, mais je trouve qu'au Cameroun dans la plupart des collectivités, les acteurs ne sont pas outillés. Ils ne sont pas bien préparés ce qui fait qu'on a des interprétations différentes qui ne permettent pas d'avancer. Il est important d'aller progressivement. Il faut également former les cadres pour qu'ils deviennent compétents. Actuellement combien au Cameroun le sont. Dès lors qu'on ne sait pas ce qu'il faut faire, on le fera toujours mal. Donc, il faut mettre l'accent sur la formation pour gérer au mieux les intérêts des collectivités.
Qu'est ce qui vous a plu dans la ville de Québec ?
C'est une belle ville. J'ai un ami québécois qui a passé deux semaines à Yaoundé. Je l'ai reçu à la Communauté urbaine. Son travail porte sur le traitement et le recyclage des ordures ménagères. C'est une approche qui respecte l'environnement que je veux expérimenter à Yaoundé. Quand je voyage, je regarde toujours ce que la ville qui m'accueille a de bien et qui peut être implémenté chez nous. Je regarde ce qui fait la beauté de la ville et comment on peut adapter ces choses qu'on a admirées ailleurs. Ici, il y'a la notion de cadre de vie qui respecte la nature. Il y'a des espaces, des fleurs, les routes et quartiers tracés, les bus écologiques. Quand je vois tout cela je sens que Yaoundé va encore changer. On se plaint des casses et autres, mais je n'ai encore rien fait. C'est un combat difficile qui a de lourdes conséquences mais aujourd'hui quand les gens viennent à Yaoundé ils sont contents de voir la propreté, les rues refaites, les espaces aménagés.





