Cambriolage au Minrex : On soupçonne un militaire


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Surpris en train de forcer des bureaux de la direction des affaires générales, un élément des forces de l'ordre commis à la garde de l'immeuble a été interpellé hier.
Dorine Ekwè

Malgré la sérénité apparente des lieux, la matinée d'hier, mercredi 12 décembre dernier, n'a pas été des plus tranquilles au ministère des Relations extérieures. A leur arrivée à leur lieu de service ce matin-là, les personnels de ce ministère ont été bien surpris de se retrouver nez-à-nez avec des gendarmes armés. "Je n'ai rien compris à tout ce tralala et c'est en discutant avec des collègues arrivés un peu plus tôt que j'ai été informé de ce qui se passait exactement " dit un personnel de ce ministère. C'est que, dans la nuit de mercredi à jeudi, un caporal chef (certain parlent d'un sergent-chef) commis à la garde des locaux du ministère des Relations extérieures situés à un jet de pierre de la Crtv-radio, a été surpris par deux vigiles en civil alors qu'il tentait d'entrer par effraction dans le bâtiment abritant les bureaux de la direction des affaires générales dudit ministère. Celle-là même qui, il y a une semaine, avait reçu la visite nocturne des cambrioleurs.

Après l'avoir interrogé, les deux vigiles chargés de veiller, eux, sur le " nouveau bâtiment " de ce ministère se sont aperçus que le présumé cambrioleur n'était nul autre que l'un des cinq militaires qui veillent quotidiennement sur les locaux du Minrex. Ses compagnons, plongés dans un profond sommeil, ne se doutaient pas de ce qui se tramait à l'extérieur du local qui leur est alloué. Tenu en respect, c'est aux environs de 7H30 que les gendarmes, après les policiers quelques temps avant, se sont emparés du dossier. " Pendant que les gendarmes, qui étaient quand même nombreux, faisaient le tour, leur chef entendait le militaire en question dans le poste de police situé à l'entrée du personnel du ministère ", nous explique-t-on.

Parallèlement à l'interrogatoire qui a " duré de longues heures ", accompagné de gendarmes, le secrétaire général par intérim et le directeur du protocole ont fait le tour du propriétaire pour s'assurer que tout était en ordre. C'est dans la foulée que les enquêteurs se sont rendus compte que le militaire, cambrioleur supposé, faisait également partie de l'équipe de garde dans la nuit du 1er au 2 décembre, date du dernier vol. C'est d'ailleurs à ce stade de l'enquête que les collègues du suspect ont été informés de ce que l'un des leurs a été pris la main dans le sac. Les policiers qui l'ont gardé en attendant l'arrivée des gendarmes sont vertement pris à parti et un des leurs qui se trouvait dans le poste de police a été sommé de rejoindre son poste de travail, à l'entrée des visiteurs.

Alors, le caporal-chef est-il celui qui a forcé les bureaux de la Dag dans la nuit du 1er au 2 décembre dernier ? On ne souhaite se lancer dans de telles spéculations au Minrex, "Il y a tellement de larcins dans ce ministère que, malheureusement, les gens seront portés à tout lui imputer. Seulement, devrait-on aussi penser que c'est lui qui ravit nos téléphones portables, ordinateurs et sacs à main dans les bureaux en journée ? " S'interroge une jeune dame qui y est en service. En attendant, il a été embarqué, à bord d'un pick-up de la gendarmerie, pour une direction que nous n'avons pu établir.

A nos questions, les policiers qui ont suivi le déroulement de l'enquête se sont contentés nous gratifier d'un sourire, l'air entendu. On se souvient qu'au lendemain du vol perpétré dans la nui du 1er au 2 décembre dernier, le ministre des Relations extérieures, Henri Eyebe Ayissi avait mis sur pied une commission chargée de faire la lumière sur ce vol. Conduite par l'inspecteur général chargé de l'administration et de l'éthique de ce ministère, cette commission n'a pas encore donné ses conclusions.
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