Il a fallu une "instruction" du Minsanté pour que la jeune fille soit prise en charge.
Du soulagement ! C'est le sentiment qui anime Aristide Kougoum Temafo depuis son opération chirurgicale du fémur mercredi 7 janvier dernier. "L'opération s'est très bien passée et elle est sortie du bloc deux heures après qu'elle y soit entrée, c'est-à-dire à 16h", assure son oncle Daniel Jiogap, joint hier au téléphone. Cette opération intervient plus d'une semaine après que la jeune fille de 21 ans ait été admise à l'Hôpital central de Yaoundé (Hcy), suite aux bousculades du 29 décembre dernier à l'Ecole nationale supérieure de police (Ensp) sise au quartier Ekoudou à Yaoundé. Bousculades qui ont officiellement fait un mort et 45 blessés. Une soixantaine d'après nos investigations sur le terrain.
Selon une information relayée ce mercredi par le poste national de la Crtv, c'est sur "instruction" du ministre de la Santé publique André Mama Fouda, que Aristide Kougoum a pu enfin être opérée. Tandis que les proches affirment encore payer les frais médicaux qui sont en principe à la charge du gouvernement. "On nous a dit que nous serons remboursés plus tard", avance un membre de la famille. Si cette dernière dit ne plus être hantée par l'idée de ne plus jamais pouvoir remarcher normalement - les médecins lui ayant rassuré le contraire - son état de santé est loin de s'être amélioré. "J'ai toujours aussi mal à la tête et je continue à cracher du sang. Mais les médecins me disent que ça va aller mieux avec les antibiotiques que je prends", dit-elle, la main droite reliée à une perfusion.
Excepté ses blessures corporelles qui cicatrisent au fil des jours, son globe oculaire reste toujours aussi rouge, donnant une teinte claire à l'iris. Couchée sur l'un des lits du pavillon Leriche qu'elle occupe depuis son admission à l'hôpital, la cuisse droite recouverte d'un bandage blanc et posée en équilibre sur un oreiller, la jeune fille ne peut s'empêcher, d'esquisser une grimace de douleur de temps à autre. "J'ai mal au pied. Il m'est d'ailleurs impossible de le bouger à cause du fer qu'on m'a installé à la cuisse. Je n'ai pas pu fermer l'œil de la nuit. Depuis mon opération, le dos me fait atrocement mal, au point où je ne peux même pas m'asseoir", se plaint-elle.
Avant de fermer les yeux un instant, comme pour se remémorer le jour de l'incident qui l'a conduit dans cet hôpital: "Je regrette d'être allée à l'Ecole de police ce lundi là. J'avais prévu y aller mardi, mais certains amis m'avait dit qu'il était difficile de retirer la fiche de versement et qu'il fallait souvent attendre deux jours. Raison pour laquelle j'ai avancé le jour" lâche-t-elle finalement d'une voix empreinte de tristesse. Alors que la date de délai de dépôt des dossiers de candidature pour les élèves gardiens de la paix et inspecteurs de police (elle devait postuler à ce dernier concours) arrive à échéance le 30 janvier prochain, le délai pour les candidats au concours destinés aux élèves commissaires de police et officiers étant prévu au 16 janvier, la jeune fille se refuse de penser au concours. "Mon seul souci pour le moment reste ma guérison", conclut-elle.
Patricia Ngo Ngouem





