Incendie : 600 sans abris à Ngoumouldi


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Cette localité proche de Mora a été dévorée par les flammes qui ont tué deux enfants.

La consternation est à nulle autre pareille au sein du village Ngoumouldi I dans le groupement Dolo. Des centaines de personnes éparpillées à travers le village devisent sur des nattes, la mine pensive. Les délégations des notabilités traditionnelles riveraines accourent pour compatir avec les populations sinistrées. Le chef du village Blama Souleymane Ousman a les larmes aux yeux. Il peine à contenir son émotion quand il faut décrire les circonstances qui ont conduit à semer la désolation dans ce village situé à quelques kilomètres de la frontière tchadienne.

Selon lui, " tout a commencé dans la journée de mercredi qui est jour de marché à Limani. Autour de 14h, alors que tout le monde était parti au marché, ceux qui sont restés au village ont commencé à observer des flammes. Et c'est ainsi que les cases se sont enflammées. " Le Préfet du mayo-sava descendu sur le terrain en compagnie de son état major a pu apprécier l'ampleur des dégâts. Friki Albert pense en effet que " en l'état actuel des informations que nous avons, l'incendie est certainement parti d'un foyer mal éteint en journée. " A cela, il faut ajouter le matériau de construction et la proximité des cases qui ont certainement favorisé la progression des flammes.

Hier en tout cas à Ngoumouldi c'est un terrain dénudé fait de cendre qui s'offre au reporter. Les constructions faites en terre cuite ont été consumées. " Il n'y a aucun abri pour nous. C'est sous les arbres que nous avons passé la nuit " indique Matapa Tchari, cultivateur à Igawa. Lequel indique que de nombreuses pertes ont ainsi été enregistrées par les populations. Blama Souleymane Ousman énumère ainsi les centaines de chèvres, un millier de sacs de mil, des poulets et de l'argent. Kourougou Ousman, frère du chef de village témoigne qu'il a perdu près de 733.000 Fcfa et de nombreux biens pour lesquels il peine à faire une évaluation. Le Chef pour sa part avoue avoir perdu 950.000 Fcfa, en plus des sacs de mil, du bétail et de la volaille…
En outre, le couple Lamba Modou et Fane Hamadou a ainsi perdu deux de leur progéniture. Bana (6 ans) et Abdoul (4 ans) ont trouvé la mort, alors qu'ils tentaient de se réfugier sous le lit d'une des cases de leurs parents. La famille attristée était inconsolable hier jeudi. Car ces derniers affirment avoir ainsi tout perdu.

Dans ce village qui est du ressort de l'arrondissement de Mora et où vivent Kanuris et Mandaras, cinquante une concessions ont été consumés, si on en croit les premières évaluations. Une évaluation qui fait dire au chef de village qu'environ 600 personnes sont sinistrées. Une situation d'autant plus préoccupante que les conditions d'accès à l'eau dans cette localité sont difficiles. Le maire de la commune de Mora a fait parvenir hier jeudi, 48 pailles tissées et 256 fourches. Cette aide d'urgence doit permettre selon le Préfet Friki Albert " de réconforter les populations et les permettre d'ériger des cases provisoires en attendant une aide plus accrue." Un soutien qui n'altère en rien les menaces qui guettent ces populations dont les récoltes ont volé en éclat au cours de cet incendie.

Dieudonné Gaïbaï, à Ngoumouldi

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