Yaoundé : Le chef d’agence du Car à Kondengui


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Tina II et les trois agents de sécurité interpellés dimanche dernier ont été déférés à la prison centrale hier soir.

Le chef d’agence du Car, Tina II, et les trois agents de sécurité (Guy Dzenang, Bengono Modo et Samson Esselebo) de la société de transport interurbain, Le Car, ont été déférés à la prison centrale de Kondengui dans la soirée d’hier, 29 janvier 2009. C’est du moins ce que nous a confié à 20h30 Me Joseph Onambélé, avocat du Car.

«Ils ont été déférés au parquet d’Ekounou et placés sous mandat de dépôt à la prison centrale de Kondengui», a précisé Me Joseph Onambélé, joint au téléphone. Le personnel du Car a d’abord été conduit au Tpi d’Ekounou avant d’être mis sous mandat de dépôt. Tina II et ses collaborateurs avait déjà passé la nuit de mardi à mercredi dans une cellule de la compagnie de brigade d’Emombo. «Ils ont dormi debout, dans une salle étroite et insalubre, en compagnie d’une quinzaine de criminels. Or, mes employés ne sont pas des criminels», s’est indignée, en journée, Elna du Toit, la directrice générale du Car. Des conditions de détention et d’interpellation qu’elle a dénoncées hier à la Commission nationale des droits de l’homme.

Tina II et les agents de sécurité sont accusés d’avoir brutalisé Georgette Bomono, juge au Tribunal de première instance de Yaoundé, Centre administratif. «Elle a constitué un dossier médical pour prouver que les agents du Car l’ont brutalisée», affirme Me Joseph Onambélé. Des accusations que contestent ces derniers qui prennent à témoin les passagers et même les passants. En effet, dimanche dernier 25 janvier 2009, Anyambal Bomono, sœur du magistrat, qui avait acheté son billet pour le départ de Douala de 17h, était arrivée à l’agence, selon de sources concordantes, avec treize minutes de retard. Invitée à attendre le prochain bus parce que la compagnie ne rembourse pas, Georgette Bomono s’était alors énervée exigeant qu’on lui rembourse son argent. Elle a fait du grabuge à l’agence. De sources concordantes, Georgette Bomono a arraché le bordereau de l’entreprise des mains du chef d’agence et l’a déchiré. Ceci après une tentative de récupération du document par les agents de sécurité, sur ordre de Tina II.  Partie, elle reviendra quelques heures plus tard, selon le chef d’agence, en compagnie de deux gendarmes et du procureur de la République du Tpi d’Ekounou. Ceux-ci vont procéder à l’arrestation de Tina II et des trois agents de sécurité qu’ils vont garder à vue, d’abord à la brigade de gendarmerie de Ngousso où ils passeront une nuit et ensuite à la compagnie de brigade d’Emombo.  

Les tentatives du reporter du Jour pour avoir la version des faits de Georgette Bomono ont été jusqu’ici vaines. Le 27 janvier dernier déjà, le reporter du Jour s’est rendu dans son bureau à 15h. Après une longue attente, elle lui a demandé d’attendre qu’elle reçoive les quatre personnes qui l’ont précédé. Ce qui sera fait. Au tour du journaliste du Jour, il lui sera demandé une fois de plus d’attendre. « Attendez encore une minute, le procureur de la République m’a appelé », affirme-t-elle en sortant de son bureau. Une autre longue et vaine attente sera faite jusqu’à 18h20. Entre temps, son collaborateur viendra fermer son bureau. Hier à 16h son bureau était fermé.

Aujourd’hui, l’avocat du Car entend demander une liberté provisoire des employés de la compagnie et porter plainte contre Georgette Bomono pour « abus de confiance, arrestation et séquestration arbitraire ».


Beaugas-Orain Djoyum

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