La compagnie aérienne française propose un contrat que certains de ses partenaires refusent de signer.
Dimanche 1er février 2009 Air France, l’une des plus importantes compagnies de transport aérien en Afrique centrale et de l’Ouest et les agences de voyages qui y sont représentées devraient voir les termes de leur collaboration changés. Seulement, cette collaboration est en train de tourner au litige. La semaine dernière, un communiqué de la Fédération inter-Etats des syndicats des agences de voyage et de tourisme de l’Afrique de l’Ouest et du Centre (Fisavet/Aoc) demandait à ses membres de dire “ Non au Nouveau modèle économique (Nme) de Air France ou de toute autre compagnie ”. Un contrat que le syndicat qualifie de mort programmé pour ses membres progressivement pour un an, dans un communiqué paru au Cameroun et au Gabon.
De manière succincte, le syndicat estime qu’au lieu de travailler dans le cadre d’un comité ad hoc chargé de traiter le Nme, “ Air France a dépêché un bataillon de représentants partout pour faire comprendre aux agences de voyage et surtout à l’ensemble des ministres des Transports, du Tourisme et certaines personnalités que les agences de voyage ne veulent pas de négociation. Pourtant elles vont gagner plus dans le cadre du Nme que par la commission actuelle de 7% ”. Selon ledit communiqué signé du président exécutif du Fisavet/Aoc, Prince Emmanuel Happi Ngassa, à la signature du protocole, Air France a émis une réserve et a préféré diffuser des communiqués de presse pour informer les clients de l’application des frais de services à partir du 1er février 2009.
Blocus
Le communiqué dont Ngassa happi parle a paru dans les éditions n°2764 et n°2774 du quotidien Le Messager. Air France, par le biais de sa représentation du Gabon, y informait sa clientèle de l’adoption d’un nouveau modèle de distribution du voyage aérien, un modèle appliqué en Europe, en Asie, en Amérique et dans quelques régions d’Afrique depuis cinq ans. Il se libelle en deux points principaux : des frais de services fixés par le distributeur seront facturés de façon dissociée du prix du billet d’avion. “ Ces frais de service correspondent à la valeur de la prestation de conseil pour la préparation du voyage, l’émission des titres de transport et autres services apportés aux clients ”, précise le communiqué en date du 16 décembre 2009. Il précise en second lieu que le 1er février 2009, la somme finale payée par les clients (billet d’avion plus frais de services), sur la base de la grille des frais de Air France, sera identique à ce qu’elle était auparavant. La compagnie s’engage par ailleurs à appliquer dans ses propres bureaux de vente 20 000 Fcfa pour l’émission de chaque billet en classe économique et 50 000 Fcfa en classes première et affaires.
Seulement, le président exécutif du Fisavet/Aoc trouve que c’est un contrat qui va nuire à l’activité des agences de voyage. Surtout que “ la majorité des agences de voyages se trouve dans une situation de domination et croit être contrainte de signer ce contrat ”. Bref, le modèle proposé par Air France va se traduire par une menace catastrophique de la situation économique, politique et sociale. La réponse de Air France parle plutôt de certains avantages. Son communiqué susmentionné annonçait en effet que les agences de voyages agréées de la République du Cameroun (adaptation au contexte) seront “ rémunérées en facturant à leurs clients des frais de services dont elles fixeront le montant librement ”. Air France promettait par ailleurs, pour l’année 2009, un plan d’accompagnement financier en faveur de toutes les agences de voyages agréées du Cameroun. Ces promesses semblent ne pas avoir eu d’effet au sein du Fisavet/Aoc qui a cependant demandé la réouverture de la négociation sur des bases bien claires et réciproquement respectueuses, et bénéfiques pour les deux parties. On n’est pas sortie de l’auberge.





