Ama Tutu exorcise les musiciens à Yaoundé


Le nouveau ministre de la Culture a débuté hier sa concertation avec les artistes. Le moins qu’on puisse dire est que les débats sont houleux, comme il fallait s’y attendre..

Par Jean François CHANNON

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Le nouveau ministre de la culture, Ama Tutu Muna, a reçu hier lundi 17 septembre 2007 les artistes et opérateurs culturels de la filière art musical. La rencontre, qui a eu lieu dans l’une des grandes salles du palais des Congrès de Yaoundé, a drainé un monde impressionnant. Musiciens connus ou peu connus, directeurs de festivals et autres opérateurs culturels de cette filière, gestionnaires des droits d’auteur et droits voisins de la musique ont répondu présents à l’appel de la nouvelle ministre à la communauté des artistes. Du coup, les artistes musiciens se sont organisés pour se faire entendre, chacun à sa manière. Ama Tutu Muna est arrivée au palais des Congrès de Yaoundé en compagnie de ses collaborateurs du ministère.
Ama Tutu, qui a commencé sa concertation avec le monde de la culture par les artistes de la filière art musical, a donc souhaité que tout le monde s’exprime librement et dans la vérité. Elle va par la suite s’asseoir, un stylo à la main pour écouter et prendre des notes. Cela a duré entre 10h 30 minutes et 16h. Chaque groupe y allait de sa verve dénonciatrice. Le responsable du ministère, qui aura le plus été épinglé par un groupe d’artistes musiciens très proches des gestionnaires actuels de la Cameroon music corporation (Cmc), est l’actuel secrétaire général du ministère de la culture, Thomas Fozein. Des artistes lui reprochent une gestion assez particulière du compte spécial d’affectation pour le soutien à la politique culturelle. Notamment sur les critères qu’il aurait instauré pour attribuer les aides aux artistes. Le ministre Ama Tutu a dû appeler au calme. Surtout lorsque le groupe d’artistes musiciens déchaînés a remis sur la table le grave malentendu qui a opposé (à un moment donné) l’actuel Sg du au président de la commission permanente de médiation et de contrôle des sociétés de gestion collectives du droit d’auteur et du droit voisin du droit d’auteur (Cpmc). Pomme de discorde : la destination des 6% de l’argent du fonctionnement de la Cpmc qu’utilisait M. Magloire Ondoa pour produire les artistes.

Demander des excuses à Manu Dibango
L’autre affaire est relative à l’artiste musicien Manu Dibango. Ici, un autre groupe d’artistes animé par des proches de l’ex Pca de la Cmc, dénonce le fait que le père de Soul Makossa “ qui n’avait pas demandé à venir présider un quelconque conseil d’administration d’une société de droits d’auteur au Cameroun, est aujourd’hui régulièrement insulté de toutes parts. Cela n’est pas acceptable. Nous exigeons que des excuses publiques soient adressées à Manu Dibango. Il s’agit quand même d’un monument de la musique internationale qui fait honneur à notre pays ”, a lancé un artiste musicien. Jean Baptiste Tchoula producteur musical bien connu dans son intervention exige un audit élargi de toute la gestion du droit d’auteur de la musique. Selon lui, elle doit partir de l’ex Socinada à la Cmc version Sam Mbende, en passant par la liquidation de l’ex Socinada. Le sujet finit par fâcher. Une fois de plus, le ministre Ama Tutu a dû appeler au calme. Pour écouter les propositions de relance de la culture nationale, notamment dans le domaine de la musique.
Au final, le ministre Ama Tutu Muna, après avoir remercié les artistes et opérateurs de la filière art musical pour la franchise du débat, confie qu’elle tiendra compte des critiques et des propositions qui ont été faites par les uns et les autres. De son point de vue, il faudra aller de l’avant en préservant les acquis. La concertation initiée par madame le ministre de la culture se poursuivra respectivement ce jour pour ce qui est des artistes et opérateurs de la filière arts plastiques et graphiques, et demain mercredi pour artistes et opérateurs culturels de la filière arts audiovisuels et photographiques. Avant le point final jeudi prochain pour ce qui est des artistes et opérateurs de la filière littérature arts dramatiques et autres arts du même genre.
 


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