Incursion au siège de la police: Les 10 militaires de la garde présidentielle ne sont pas aux arrêts


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Après avoir forcé l’entrée de la Dgsn jeudi dernier, ils ne font l’objet d’aucune procédure disciplinaire.

ImageSamedi dernier, une nouvelle répandue à Yaoundé par certains médias a laissé croire que les dix militaires de la garde présidentielle qui ont forcé l’entrée de la délégation générale à la sûreté nationale (Dgsn), pour libérer un adjudant chef en service au centre d’instruction de la Gp à Obala ont été placés en garde à vue sur ordre du ministre délégué à la présidence de la République chargé de la Défense.


 

Il n’en est rien. Les dix militaires qui étaient de l’expédition punitive à la Dgsn, jeudi 2 avril dernier, sont libres de tout mouvement et vaquent à leurs occupations habituelles sans entraves. D’après nos sources, ils sont aperçus aux cérémonies de levée de couleurs, ils prennent la garde comme d’habitude aux différents postes qui leur sont confiés mais surtout, ils continuent de raser les murs dans les différentes coopératives d’épargne et de crédit de la ville,  pour solliciter des découverts. Bénéficient-ils de la protection de leur hiérarchie ? Le Jour a appris qu’ils ne font l’objet d’aucune procédure disciplinaire.

Plus grave, d’après nos informations, les militaires de la garde présidentielle conduits par un lieutenant le jour de leur incursion au quartier général de la police étaient "d’alerte". Et, selon nos sources, aucun déploiement des éléments de la garde présidentielle, en situation d’alerte, n’est possible sans l’autorisation du commandant de la Gp. Et justement, le commandant de la Gp a-t-il autorisé la sortie de dix hommes et du matériel militaire le 2 avril dernier pour une intervention au quartier général de la police camerounaise à Yaoundé ? Le lieutenant et ses hommes se sont-ils déployés dans la ville en passant outre le préalable de l’autorisation du commandant de la Gp ?

Pour mémoire, l’incursion des éléments de la garde présidentielle à la délégation générale à la sûreté nationale pour libérer un adjudant-chef interpellé suite à une altercation avec des agents de la police chargés de la circulation s’était soldée par un affrontement. Les assaillants avaient été désarmés, identifiés et un émissaire avait été dépêché depuis la garde présidentielle, avec pour consigne de conduire à la Gp, les éléments accusés de s’être introduits de force, munis d’armes de guerre, dans les locaux de la Dgsn. Qu’ils ne soient pas inquiétés après leur forfait renforce le sentiment d’impunité que l’opinion prête à ce corps chargé d’assurer la protection du président de la République.

Le silence du commandement de la garde présidentielle dans cette affaire laisse sans réponses ces questions cruciales touchant au niveau d’encadrement et de discipline dans ce corps d’élite de l’armée camerounaise.

Flore Edimo

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