Exemples : Plusieurs créoles parlés à travers le monde véhiculent de milliers de mots piochés dans différentes langues. Au Libéria, un peuple entier revenu d’esclavage aurait mis la langue BASSA dans ses bagages lors du retour en terres africaines.
Eparpillement de mots dans le premier exemple, langue entière dans le second. Mais qu’ont fait les hommes et les femmes pour réaliser cet exploit ? Probablement ce que font encore leurs descendants aujourd’hui à travers le monde.
Voilà à peu près, le propos d’heureuse coordonnatrice d’un mouvement étonnant par son sursaut uniquement culturel. De son exil irlandais, Jeannine NYOBE, telle la courageuse NGO MANGELE des chants populaires BASSA, assure la cohésion des équipes installées entre autres en Allemagne, Suisse, Italie, Amérique pour ne citer que ceux-là, sans oublier les bonnes terres africaines dont le Libéria et le Cameroun en grande Partie.
En France où ont été créés une dynamique association et des outils étonnants par leur simplicité pour l’enseigner, des élèves affluent à la FEDABA pour apprendre le BASSA, cette langue dont les mots et expressions peuvent varier d’une région à l’autre sans dénaturer une phrase comme c’est aussi le cas du français, mais dans un ensemble de régions bien moins importantes en superficie. Il ne peut être reproché à un camerounais de promouvoir une de ses langues, encore moins à un nsaa de proposer la sienne parmi des centaines d’autres dans un pays qui n’en a imposé aucune (locale) à ses citoyens.
Selon la légende, les Bassa (s) descendent d’Egypte, transportés par une grotte, aujourd’hui lieu de pèlerinage de toutes les grandes religions du monde et des sociétés secrètes étrangères.
Parlant de ce peuple dans son livre (JE ME SOUVIENS DE RUBEN) paru aux édition karthala, l’auteur français Stéphane Prévitali écrit : « Chez les bassa, chez ce peuple de la forêt, on a le respect du Chef et le respect de l’autre, de ses idées et de sa foi ». Ce qui ne peut en retour qu’entraîner le respect de sa propre culture et de sa langue.
Ce pays de « mi ntumba » du « mbôngôô tjobi » et du « mbog », qui a reçu la toute première église catholique du Cameroun dans sa ville d’Edéa, vient, bien après la bible, de traduire le coran dans sa langue.
Au travers d’un site qui invite les jeunes, moins jeunes et vieux à s’exprimer tout aussi bien dans les langues occidentales que la leur, les amis du bassa s’adonnent à cœur joie en écartant tout sujet d’ordre politique ou religieux. Véritable gageure dans un pays où tout semble permis.
A l’exception des problèmes mineurs que les concepteurs du site litenlibassa.com promettent de rapidement corriger, ou encore des débats parfois éloignés des questions d’une bonne partie du lectorat invité à découvrir ou soutenir cette culture, voici une expérience à conseiller, un exemple à suivre au même titre que celui du NUFI chez les bafang, l’EWONDO ou le DOUALA pour ne citer que ceux-là.
Comme nous l’a confié Jeannine NYOBE en fin d’entretien : « Loň i titigi i jôlag gwét likenge. Litén li nsébél we »
L’apprentissage de nos langues et cultures est relancé, tant mieux pour le petit africain de demain.
Viennent aussi de paraître :
1 - Dictionnaire Bassa/Français (par BELNOUN MOMHA) aux éditions de l’Harmattan. 2 - YIGIL I BASAA. 3 - NTON DISEE. 4 - TETEE.
Trois ouvrages pour nous aider à construire les premières phrases et arracher les premiers sourires.
www.litenlibassa.com
FEDABA
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Jean-Claude NYOUNG





