Le régisseur du marché central de Douala a voulu verser cet argent au délégué du gouvernement à Douala pour dépouiller des commerçants.
Le régisseur du marché central de Douala, Yaouba, a passé sa deuxième nuit dans l'une des cellules de la division régionale de la police judicaire du Littoral à Bonanjo. Il a été interpellé mercredi dernier, 06, mai par des éléments de la police judicaire du Littoral. Selon de sources proches du Délégué du gouvernement auprès de la Communauté urbaine de Douala, un émissaire envoyé par Yaouba aurait été surpris en possession d'une somme de près de 35 millions de francs, argent destiné selon les enquêteurs de la police judicaire, à corrompre le délégué.
C'est là le début d'un feuilleton qui se tramait pourtant depuis quelques jours dans la capitale économique. Après le déguerpissement de près de 500 commerçants qui étaient installés autour du marché central, des travaux d'aménagement y ont été entrepris par la Cud pour le recasement. Il est question pour les responsables de la Communauté urbaine de Douala d'y construire des espaces devant accueillir les commerçants déguerpis. Le régisseur avait donc été commis pour l'opération de recasement. C'est ainsi qu'avant même la fin des travaux, il aurait mis sur pied des stratagèmes pour prendre de l'argent aux commerçants.
Au lieu des quelque 400 000 francs Cfa représentant les droits de ces nouvelles boutiques, une centaine de personnes aurait déjà été victimes en versant chacune plus d'un million de francs au régisseur. La grogne commençait alors à gagner les commerçants. Les autorités du département vont interpeller le délégué du gouvernement, gestionnaire des équipements marchands de la ville Douala, sur cette affaire qui était en ébullition. Des réunions se tiennent entre les différentes parties. C'est dans cette ambiance que le régisseur aurait alors tenté d'acheter le silence du Délégué du gouvernement en lui proposant 35 millions de francs Cfa par un intermédiaire.
Mais le Délégué aurait exigé la présence de M. Yaouba. C'est dans ce piège tendu qu'il a été interpellé. Mais les enquêteurs se demandent encore si le régisseur peut être seul responsable dans cette affaire. Quel est le rôle joué par le concessionnaire dudit marché ? N'y a-t-il pas de complicité à la Communauté urbaine de Douala ? Cette tentative arrive dans un contexte où un nouveau mode de gestion des marchés a été institué dans la capitale économique. Le conseil communautaire vient en effet de décider d'une cogestion active. Il ne s'agit plus pour les concessionnaires de reverser un montant arrêté avec la Cud, mais vont percevoir des commissions, entre 15 et 20% des recettes.
Lazare Kolyang





