Edgar Alain Mebe Ngo’o : Les populations doivent rompre avec la loi du silence


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Le ministre délégué à la présidence de la République chargée de la Défense (Mindef), Edgar Alain Mebe vient de procéder, à la faveur des récentes nominations des personnels de ce département par le président de la République, Paul Biya, des différentes installations des responsables promus. Après avoir fait le tour des unités placées sous la conduite du commandant de la première région militaire interarmées, le Mindef qui a parcouru les garnisons de la deuxième région militaire interarmées, vient de boucler ce tour du propriétaire par les installations aux commandes des chefs d’unités nouvellement promus ou mutés dans le Nord, l’Extrême Nord et l’Adamaoua. Dans cet entretien avec le quotidien Mutations, le Mindef évoque l’état des hommes, des équipements et infrastructures et surtout de la discipline.

Quel est l’état s’esprit la troupe?
Il faut dire que la visite que nous venons d’effectuer dans la région de l’Est qui fait partie de la première région militaire interarmées et la troisième région militaire interarmées qui regroupe les régions de l’Adamaoua, du Nord et de l’Extrême Nord a consisté à procéder aux installations de nos collaborateurs récemment nommés par décrets et arrêtés du chef de l’Etat et chef des armées, Paul Biya. Il s’agissait également pour nous de prendre contact avec les unités opérationnelles de ces différentes régions du pays. Nous avons donc d’une pierre deux coups. Et avec cela, nous pouvons dire que nous avons fait le tour du propriétaire. A presque un an après notre nomination, nous pouvons constater que le moral de la troupe est globalement bon.
Nous sommes satisfait de la qualité des hommes, du travail qu’ils abattent globalement et des missions qui leur sont confiées. Il s’agit comme vous le savez bien des missions de défense et de sécurité. Nous ne sommes d’ailleurs pas les seuls à dire notre appréciation par rapport à ces efforts des forces de défense. Partout où nous sommes passé, vous avez dû le constater comme nous que les différents maires ont salué l’action des forces de défense grâce à qui, l’insécurité notamment transfrontalière manifestée par l’activité des coupeurs de route, recule. Pour cela, nous avons témoigné nos encouragements et les félicitations du haut commandement à la troupe.

Comment appréciez-vous les infrastructures?
Comme dans le cas des hommes, au terme de cette tournée globale dans les unités, l’on peut dire que les infrastructures sont globalement bonnes. Mais en plus de leur amélioration, certaines méritent d’être rénovées. Nous voulons dire que nos militaires sont globalement bien installés. Mais comme dans la plupart de nos pays, les infrastructures nécessitent une mise à jour. C’est d’ailleurs pour cela que le président de la République chef des armées qui sait dans quelles conditions certains s’acquittent de leurs missions, félicite leur ardeur au travail, leur sens élevé du devoir, leur engagement pour la patrie et leur loyalisme aux institutions. Pour toutes ces raisons, les difficultés identifiées et dont nous sommes désormais édifiés, doivent êtres surmontées.

En quels termes se déclinent aujourd’hui les problèmes d’indiscipline dont vous avez fait mention durant votre parcours notamment lors de votre séjour dans la deuxième région militaire interarmées?
Nous faisons de cette question un pilier essentiel pour l’efficacité du travail et la réussite des missions confiées aux forces de défense. De ce point de vue, la restauration de la discipline est un impératif catégorique. Nous voudrions faire de cette restauration une priorité de l’action prescrite aux différents chefs militaires et notamment, ceux récemment nommés en ayant toujours à l’esprit, comme le stipule le règlement de discipline général que la discipline est la force principale des armées et que les forces assurent leurs missions de défense par la puissance de leurs personnels. Pour cette raison, nous avons précisé dès notre prise de fonction que la seule chose qui ne peut pas attendre, c'est le retour de la discipline.
Nous en appelons à la mobilisation générale au sein des armées et de la gendarmerie nationale. Cette mobilisation concerne en premier lieu les chefs militaires qui doivent éduquer et sanctionner dans le but de récupérer les éléments encore récupérables. Mais aussi de sortir de nos rangs les indisciplinés irréductibles qui font en sorte que le discrédit soit jeté sur l’ensemble de l’armée. Nous entendons poursuivre cette lutte sans relâche contre l'indiscipline d'où qu'elle vienne. Mais au de-là, il faut dire que le gros de la troupe s’acquitte convenablement de son travail, dans la discipline, le respect des règlements militaires et l’observation des lois de la République. Pour tout dire, l’armée camerounaise est disciplinée mais, ceux des éléments qui n’ont pas totalement souscris à cette exigence doivent s’améliorer. Aux différents responsables d’y veiller.

Dans cette exhortation quelle est la part des populations en faveur desquelles, les forces de défense exécutent leurs missions?
La contribution des populations est incontournable dans l’accomplissement des missions assignées aux forces de défense. C’est pour cela que nous n’avons eu de cesse de lancer des appels pressants à la coopération en direction des populations tout au long de notre parcours. Directes et indirectes, ces adresses permettent de sensibiliser les forces vivent, les élus notamment locaux et les principales concernées sur la nécessité de dénoncer les personnes suspectes, les acteurs supposés d’insécurité et toux ceux qui, de près ou de loin, peuvent être associés à l’insécurité et à la criminalité. Si tout ce monde n’est pas dénoncé, les forces armées ne peuvent être aussi efficaces qu’on le souhaite.
A côté de ceci, il est urgent de rompre la loi du silence surtout dans les zones hautement sensibles comme les localités frontalières des zones exposées aux activités des coupeurs de route. D’où l’attention attirée des chefs des unités que nous venons d’installer. Ils doivent savoir sa spécificité de l’environnement dans lequel ils sont appelés à exercer. Surtout lorsqu’il s’agit des pays amis et frères dont les ressortissants doivent être traités comme tel. A ce prix, nos hommes sont tenus aux résultats. Des évaluations qui passent par l'intensification du renseignement militaire préventif, du redéploiement des effectifs du secteur pour un impact plus fort dans les milieux criminogènes. Tant la sécurité est la raison d'être de l’armée. D'autant que le renfort des effectifs sollicités fait l'objet de mesures subséquentes en renforts en moyens et matériels roulants sont à venir.

Propos recueillis par Léger Ntiga

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