Educación
Pamela Banimbeck Koubé : Une Camerounaise au-dessus de la " Planète Jeunes "
La lauréate du Grand prix de ce magazine africain a reçu son trophée hier à Yaoundé.
Patricia Ngo Ngouem (Stagiaire)
Un visage surmonté de lunettes sur un corps frêle, Pamela Banimbeck Koubé rayonne de joie. Et pour cause ! Cette jeune fille de 20 ans vient de remporter la deuxième édition du " Grand prix de la nouvelle 2007 " organisée par le magazine Planète jeunes : un trophée, un chèque de 200.000Fcfa, un abonnement d'un an à ce magazine. Et la cerise sur le gâteau, la possibilité d'être publiée à 80.000 exemplaires et d'être lue dans 25 pays africains. Coup d'essai, coup de maître donc pour cette grande passionnée de lecture qui a vu son histoire plébiscitée par le jury de la compétition. Pour une première tentative, la jeune Camerounaise a damé le pion aux autres candidats.
" J'étais sur les nuages quand j'ai su que c'est moi qui avait gagné. Je savais que j'avais écrit une bonne histoire mais je n'étais pas sûre de gagner " exulte telle. C'est en surfant sur le Net que cette " antilope " (elle a été élève au lycée de New Bell avant d'aller au collège Alfred Saker où elle obtint son baccalauréat) a appris la bonne nouvelle. " Je n'ai pas pu participé l'année dernière car le concours était déjà clos. Je me suis donc rattrapée cette année avec l'histoire de Florent Couao-Zotti qui m'a beaucoup inspirée ", confie-t-elle. Il s'agissait pour elle d'imaginer une suite à la nouvelle " Et si c'était lui ? " de l'écrivain béninois. Défi qu'elle a su relever.
"J'ai toujours eu envie d'être auteur", affirme-t-elle avec émotion. Grâce à ce concours, Pamela Banimbeck Koubé réalise son rêve. Du moins en partie car son plus grand rêve est " d'écrire ma propre histoire et d'être publiée ", avoue-t-elle avec un sourire. Elle dit cependant avoir des histoires en boîte. Histoires qu'elle n'a jamais pu achever à cause de sa " paresse ".
C'est enfant que Pamela se passionne pour la littérature et l'écriture. Déjà à 10 ans, la jeune fille publiait chaque semaine pendant deux ans, un journal baptisé " La rubrique de la maison ", qui traitait des potins de la maison familiale et qui coûtait 25 Fcfa. Une publication que sa " mère obligeait mes sœurs à acheter et qui a créé des problèmes car je dévoilais parfois certains secrets ". Une façon sans doute de l'encourager dans la voie qu'elle a choisie. La jeune fille n'a pourtant suivi aucune formation pour devenir écrivaine. " Je n'ai pas voulu faire la littérature à l'université car ça allait me faire perdre le goût de la littérature. J'ai préféré faire quelque chose d'intéressant mais qui ne soit pas ma passion ", déclare-t-elle. Licenciée en sociologie économique, elle déclare par ailleurs qu'" il n'y a pas d'école pour devenir écrivain, la meilleure école est la lecture car on y acquiert l'expérience des mots. Et surtout, il faut y croire".
C'est avec une grande émotion que la jeune écrivaine a reçu son prix au cours de la cérémonie de remise des prix mercredi 12 décembre à l'hôtel Hilton de Yaoundé. Sous le regard affectueux de sa famille et de ses amis. Un moment de pur bonheur qui restera "inoubliable". Aujourd'hui, elle a envie plus que jamais de réaliser (complètement) son rêve en écrivant sa propre nouvelle. Une histoire qui parlera de jeunes car " je suis jeune et j'imagine qu'on écrit toujours sur les choses qu'on maîtrise le mieux " explique-t-elle. Pour l'heure, elle continue de dévorer les livres (elle dit avoir 100 livres dans sa bibliothèque) et à supporter son équipe favorite, le Milan AC et à s'intéresser au tennis et au catch. La nouvelle qui lui a permis de remporté son prix a été salué comme un " hymne à l'optimisme et à l'espérance ", une veuve et deux orphelins sauvés de l'expulsion par l'intervention mystérieuse du défunt père. Et si c'était elle le futur Prix Nobel de la littérature ?