Manu en quelques vidéos
Qu'est-ce qui justifie votre présence chez l'ambassadeur de France ?
C'est une visite de politesse. Je suis l'un des artistes camerounais et africains à être bien connus en France. A titre d'exemple, je vous rappelle que je suis commandeur des arts et lettres. Cela veut dire que je suis très lié avec ce pays. Alors quand je rentre dans mon pays, il est normal que je rende visite à l'ambassadeur du moment qu'il était libre. C'est donc tout simplement d'une visite de courtoisie qu'il s'agit.
Peut-on savoir sur quoi vos échanges ont porté ?
Avec Manu il ne peut que s'agir de culture. Nous avons échangé sur les formes de synergies, qui ne sont pas toujours évidentes alors que nous parlons la même langue, que l'on peut mettre en place. Il y a déjà beaucoup de choses qui se font, mais Manu n'était pas là. C'est la première fois que je rencontre l'ambassadeur George Serre. C'est plutôt dans le sens du comment on peut s'accompagner sur certaines choses pour le bien des uns et des autres que nous avons réfléchi.
Maintenant que l'effervescence est retombée sur l'hommage que vient de vous rendre la nation, que pouvez-vous dire sur ce que vous avez personnellement ressenti ?
Je dis merci au président ¨Paul Biya, parce que c'est par sa volonté que cet hommage a pu se faire. Il y avait des choses à mettre à la disposition des uns et des autres et lui avait la clé. Il a donc ouvert la porte et vous avez vu ce qui s'est passé à savoir l'amour des gens. Je peux dire que tout le peuple camerounais était content. A voir l'unanimité qui s'est faite dans la presse autour de cet événement, je pense pouvoir dire qu'il était nécessaire. Le président a donc permis cela et a donné les moyens pour que cela se fasse. Il n'est pas quand même facile de déplacer la trentaine de personnes, et pas des moindres, qui sont arrivés ici. Cela veut dire qu'il y a une volonté, une orientation surtout avec la nouvelle ministre de la Culture. C'est un tournant. On pense à demain. Je pense à mes enfants et à mes petits-enfants.
Alors que vous êtes sur le chemin de retour en France où vous attendent vos occupations quotidiennes, le public se demande sous quelle forme vous nous reviendrez. Comment allez-vous vous impliquer prochainement ?
Ah ! L'avenir nous le dira. Si Dieu le veut, je reviendrai, car j'ai promis de revenir. Je pense que nous sommes tombés d'accord sur une éventuelle collaboration. Mais pour ce qui est de sa qualité, nous y réfléchissons encore.
Vos fans ont été déçus de voir que l'exposition " Trois kilos de café " n'a pas eu lieu… (Il coupe)
J'en parlais justement tout à l'heure à l'ambassadeur. Il y avait trop de choses à faire à la fois. Ce qui fait qu'on n'aurait pas pu très bien faire cette expo. Parce qu'en plus il y avait la charnière des congés et que tout le monde était parti un peu au village. Nous avons donc décidé de le faire dans un mois, c'est-à-dire pendant la fête de la jeunesse. A ce moment là on me reverra. On aura pris le temps dans l'espace de la préparer tranquillement. Surtout qu'il n'y a aucune contrainte à tout faire à la fois. Ce qui a été prévu peut être étalé dans le temps, ce qui permettra de relancer la machine sur autre chose.
La jeune génération, est un peu embêtée de ne pas voir vos albums sur le marché. (Il coupe)
Vous posez la question qui taraude un peu tout le monde ici. Vous constaterez qu'il n'y a pas d'infrastructures, pas de magasins de disques. Moi j'ai été dans des pays en guerre et j'y ai trouvé de vrais magasins. Peut-être que nous n'avons pas cette culture là ici. D'où d'ailleurs la prolifération de disques piratés. Depuis que les sociétés de droits d'auteurs sont arrivées ici, personne n'a encore trouvé la solution à ce piratage. Peut-être que la technologie à un moment donné effacera tout ça. Qui sait ?
Peut-on alors espérer de voir vos albums au Cameroun dans un avenir proche ?
Oui. Je vais y veiller. Après les concerts que je viens de faire, j'ai constaté l'engouement de la nouvelle génération. Des jeunes ont comme une soif de moi. Il y a comme un besoin de quelque chose qui lui appartient et dont elle n'a pas accès. Je suis toujours en activité et quelque part je sens que la jeunesse est fière d'avoir un grand-père comme moi. Je peux le dire d'autant plus que partout où je suis passé (Douala, Limbé, Yaoundé et dans nombre de villages), croyez-moi les jeunes ils connaissent Manu ; de même que ceux qui sont dans le pays profond. Nous allons réfléchir à comment amener ici tout mon répertoire depuis 50 ans. J'y réfléchis avec madame le ministre.
Quel regard portez-vous sur les artistes camerounais de la nouvelle génération ?
A dire vrai, il y a des problèmes. Il ne faut pas se le cacher ! Nous avons tellement de fortes personnalités. Vous avez vu l'autre jour sur scène des gars comme André Manga ou Etienne Mbappé, et je ne parle même pas des autres ! Nous avons des guerriers.





