La découverte Andreas Essiane


Le ténor-baryton a présenté son premier album de musiques sacrées, « Abba Father », au Ccf de Douala.

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Chanter, même si cela n’occupe qu’une partie de son temps, est une activité à laquelle Andreas Essiane se consacre avec talent. Le public, qui a bravé la pluie dans la soirée du 15 avril dernier, en a été agréablement surpris. Pour ceux qui ne le connaissaient pas, bien entendu. Ce soir là donc, sur la scène du Centre culturel Blaise Cendrars, Andreas, qui a choisi de s’inscrire vocalement dans un double registre, ténor et baryton, en était à son premier concert dédicace. Celui de son album solo de treize titres, « Abba Father », sorti le 24 décembre 2010.

« Abba Father », un recueil de chansons, textes originaux d’Andreas et reprises de grands classiques, sorti sous le label de chant sacré. L’artiste refuse de parler de musique religieuse car, par les temps qui courent, on retrouve sous ce vocable tous genres de rythmes mondains sur lesquels on greffe de la parole divine. Du chant sacré donc, entonné par cette voix marquante qu’Andreas Essiane a eu le temps de développer et d’orienter aux petits séminaires Saint-Jean XXIII d’Ebolowa et Sainte-Thérèse de Mvolyé. Une voix à laquelle sont habituées les ouailles de la paroisse Dominique Savio de Bonapriso, où il est maître de chœur de La Voix de la Colombe. Avec cette chorale, il a sorti un album en décembre 2005, « Maria Ovuma ».

Certains membres de La Voix de la Colombe l’accompagnaient d’ailleurs ce 15 avril, mais au sein de la formation Omnes Cantemus, constituée d’une vingtaine de jeunes. Le public a pu prêter l’oreille à du negro-spiritual et du gospel africains, chantés par des voix lyriques. L’artiste en a profité pour interpréter des pièces classiques et d’opéra. Où l’on a pris toute la dimension de sa tessiture vocale qui passait aisément d’un style à l’autre. Le plus souvent, se glissant bien dans la peau du ténor pour les interprétations en solo. Et baissant de quelques octaves et s’imposant en baryton pour les chants en chœur.

Le public a ensuite dégusté les créations originales d’Andreas Essiane, des titres chers aux chrétiens, avant de plonger dans du classique et de l’opéra. Il a aussi découvert une jeune soprano dont le talent s’annonce immense, Gaëlle Mengue. Son interprétation de « La Reine de la Nuit », issue de La Flûte enchantée de Mozart lui vaudra presque une standing ovation. Cet enthousiasme du public sera présent tout au long du spectacle d’Andreas. Aux côtés des Jacques Greg Belobo et autres, on peut désormais compter ce ténor-baryton. Difficile de croire que chanter n’est qu’un métier à mi-temps pour Andreas Essiane, cadre de banque.


Rita DIBA

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