Le colonel Metogo échappe à un assassinat


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Yaoundé



Au quartier Messamendongo à Yaoundé, l’affaire se murmure. Le colonel Metogo Atangana, chef d’état major à la première région militaire et sa famille ont échappé de justesse à un assassinat à leur domicile. Sur les lieux, le portail et sa voiture gardent encore l’impact des balles issues des échanges de coups de feu entre le colonel et ses agresseurs. De sources concordantes, la scène s’est déroulée dans la nuit du vendredi 15 février dernier aux environs de 23 heures. Le colonel, en compagnie d’un membre de la famille, raccompagne un visiteur. Au sortir de la maison (il est environ 22h35), ils remarquent un individu suspect vêtu d’un tee-shirt rouge et d’une culotte blanche. Faisant semblant de n’avoir pas vu, le colonel demande à celui qui l’accompagne de suivre discrètement les mouvements de ce dernier via le rétroviseur.
Sentant probablement qu’il a été repéré, le bonhomme feint de prendre un embranchement autre que celui qui mène au domicile du colonel. Son manège n’échappe pas à la vigilance des occupants du véhicule. Mais, c’est seulement à leur retour qu’ils seront attaqués par une bande armée. Le colonel serait allé déposer son visiteur à Ekounou. Lorsque l’homme en tenue a klaxonné, un enfant est venu lui ouvrir le portail. Il se rend alors compte qu’il est suivi par des inconnus “ il y a des gens derrière nous ”, aurait crié le colonel. Et les coups de feu auraient éclaté. S’ensuit un échange nourri entre le colonel et ses agresseurs. Sa riposte probablement inattendue a réussi à les faire déguerpir.
Notre source se souvient d’avoir reconnu l’un des trois agresseurs “ que nous avons pu dénombrer sur le champs ” et à ses vêtements, l’individu au tee-shirt rouge aperçu une quinzaine de minutes plus tôt. Posté devant le portail, il tenait en joue l’enfant venu ouvrir le portail. Son arme semblait la plus grosse de toutes. Avec la police, les recherches permettent de récupérer quatre douilles cette même nuit. Une cinquième est retrouvée le lendemain samedi 16 février. Certaines langues rapportent qu’il s’agirait des balles de la même catégorie que celle utilisée par notre armée. Simple braquage ou tentative de meurtre prémédité ? On espère que l’enquête ouverte permettra d’y apporter des réponses.
L’agression du colonel Metogo Atangana n’est pas un acte isolé. Les officiers supérieurs vivent sous un climat de méfiance et de défiance. On assiste de plus en plus à une lutte sourde mais pernicieuse entre les officiers des armées camerounaises. Ils se redoutent entre eux. Certains ont renforcé leur garde rapprochée, de peur d’être surpris par négligence. Au delà des guerres d’influence, certaines indiscrétions révèlent que le colonel Metogo Atangana faisait partie, à un moment donné, de l’équipe des officiers supérieurs ayant mené l’enquête sur les 21 soldats camerounais tués à Bakassi. Même si les résultats de cette enquête ne sont toujours pas rendus publics, en attendant la manifestation de la vérité, des têtes sont déjà tombées.
 

Par Nadège Christelle BOWA
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