Le patron de La N P définitivement aux arrêts


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Le patron de La Nouvelle Presse définitivement aux arrêts

Jacques Blaise Mvié a été appréhendé, hier, par des éléments de la Sémil à Yaoundé.

La rumeur est devenue réalité depuis hier, en début d’après-midi : Jacques Blaise Mvié est détenu dans les locaux de la Sémil, où il a été soumis à un interrogatoire musclé des hommes du renseignement militaire, à propos de la livraison de La Nouvelle Presse du 27 février 2008, édition dans laquelle le journaliste mettait en cause l’actuel ministre délégué à la présidence chargé de la Défense, Rémy Ze Méka, d’être le commanditaire du coup d’Etat d’il y a quatre mois, voulant renverser le régime de Yaoundé. L’information de l’arrestation du patron de l’hebdomadaire de Biyem- Assi, à Yaoundé, est devenue effective à la suite de la précédente nouvelle ayant fait état de son enlèvement par les éléments de la Sémil.
Le Lieutenant colonel Gédéon Youssa, chef de la division de la Sécurité militaire, dans une déclaration à la presse a tenté de disculper son unité dans ce qu’il a qualifié de prétendu enlèvement du directeur de publication (Dp) de La Nouvelle presse, par ses hommes. L’officier supérieur de gendarmerie, en sa qualité de responsable de la sécurité militaire, a voulu lever les équivoques, au sujet de l’enlèvement imaginaire du Dp de La Nouvelle Presse. “ Comme vous l’avez suivi par diverses tribunes ayant relayé l’information, que Mr Jacques Blaise Mvié a été enlevé par la sécurité militaire dont j’en suis le chef et qu’il était porté disparu. Alors j’ai attendu 24 heures pour savoir ce qu’il en était vraiment, parce que je ne me retrouvais pas dans ce mode d’action qui ne fait pas partie de nos méthodes. Plusieurs journalistes m’ont appelé pour avoir la confirmation de cette information. Naturellement, je leur ai dit que je ne savais pas de quoi il était question. La Sémil est un service public. Lorsque nous avons besoin d’un individu, nous le saisissons officiellement, notre système de travail repose essentiellement sur l’exploitation à travers des enquêtes… ” Le patron de la division de la sécurité militaire tente de justifier l’arrestation du confrère qu’il accuse au passage d’avoir inventé la nouvelle de son enlèvement.

Mise en scène
Selon le Lieutenant colonel Gédéon Youssa, “ les dispositions prises ce jour (ndlr, hier dans l’après-midi) pour appréhender Jacques Blaise Mvié consistaient à le présenter à ses confrères pour que ces derniers puissent le voir et constater qu’il n’a jamais été enlevé par la Sémil. Avant de le libérer, nous allons l’entendre comme l’exige la procédure… ” Et le pandore de rassurer les confrères présents dans les locaux de la division de la sécurité militaire pour le point de presse, que le patron de La Nouvelle Presse sera libéré un peu tard dans la soirée, après son audition.
Face aux confrères, Jacques Blaise Mvié qui ne présentait aucun signe de sévices corporels, avait l’allure, vêtu d’une chemise pagne type Afritude, d’un pantalon bleu et d’une paire de chaussures en cuir noir, le visage recouvert par une paire de lunettes à vue claire. Le confrère ne manquera pas de s’en prendre au le lieutenant colonel Gédéon Youssa qu’il accuse de faire la mise en scène après sa déclaration à la presse. “ Je suis surpris que la grande muette soit devenue experte en démonstration de mise en scène. Vous m’enlevez comme un vulgaire brigand pour me relâcher à 21h. Par la suite, vous venez prétendre devant les journalistes que vous ne m’avez jamais enlevé ! Par la suite, vous venez encore m’arrêter aujourd’hui. Que me voulez-vous ? Tuez-moi une fois ”, lance Jacques Blaise Mvié, visiblement emporté, à l’endroit du patron de la Sémil. Au moment où nous quittions les locaux de la division de la sécurité militaire, en début de soirée, Jacques Blaise Mvié était en train d’être entendu.

Olivier Mbéllé
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