Ils ont été expulsés de la cité U où seront logés pendant 10 jours les 2471 participants aux premiers jeux nationaux.
La journée de lundi n'avait rien de fériée et chômée pour le personnel de la Direction du centre des œuvres universitaires de l'université de Yaoundé I.
Ça y est, les quelque 700 étudiants, locataires de la cité universitaire du campus principal et ceux de l'Ecole normale supérieure (Ens), sont maintenant partis. Leurs lits et leurs chambres seront occupés pendant 10 jours par les 2.471 athlètes et officiels des Dixiades 2008. "Sachez que nous partons, mais nous ne sommes pas contents". Ce message laissé sur une porte du bâtiment F de la cité universitaire dit long sur le bras de fer que certains résidents ont tenté d'engager avec l'administration. "Il y a près de 34 étudiants qui n'ont pas toujours remis les clés de leurs chambres. Je verrais comment ils vont y revenir, maintenant que les athlètes sont là", s'exclame Bienvenu Nola, directeur du centre des Œuvres universitaires (Dcou).
Errance
En effet, après le 2 décembre dernier, date limite donnée aux étudiants pour quitter la cité universitaire, il y en a qui errent toujours dans les parages. "Ce sont des camarades qui ne savent pas où aller. En journée, ils sont dans ou en dehors du campus et ne viennent le soir dans les chambres que pour y passer la nuit. Ils repartent tôt le matin, car un responsable de la division des logements peut débarquer à tout moment ", explique Brice, étudiant en 3ème année de sociologie, rencontré lundi au cours de la matinée. Il fait partie des personnes ayant été recrutées pour le nettoyage en prélude aux jeux nationaux. Lui-même résident, le jeune homme n'a pu quitter sa chambre que deux jours après le délai, et " squatte " désormais chez un ami à Bonamoussadi, zone de logements étudiants. "La chambre de mon ami est étroite. J'ai juste emporté des documents, quelques vêtements et le téléviseur, puisqu'il n'en avait pas. Mon ordinateur, ma bouteille de gaz, ma plaque, mes documents et divers effets ont été éparpillés chez trois autres amis ", explique encore Brice.
Il exprime de la pitié pour son camarade Ali qui vivait à la cité U depuis une année seulement et dont la famille se trouve à Garoua dans la région du Nord. "Il y a deux jours, Ali errait encore en compagnie d'autres étudiants dans la même situation que lui, poursuit Brice. C'est que nous avons été pris de cours par le communiqué du recteur, pour la plupart. Car depuis le début de l'année, l'expulsion de la cité U à l'occasion des Dixiades n'était qu'une rumeur à laquelle beaucoup ont accordé peu d'intérêt".
Guilaine, 22 ans, partageait une chambre avec sa sœur aînée, mère d'un bébé. Après moult hésitations, elles ont rejoint une amie dans une chambre à Bonamoussadi également. "Bien que nous soyons très à l'étroit, je me suis refusée d'aller vivre avec mon petit ami, car je dois aider ma sœur à s'occuper du bébé", révèle Guilaine. Les seuls membres de sa famille installés dans les environs de Yaoundé sont deux oncles qui vivent respectivement à Awae et Messamendongo, à la périphérie de la capitale. Y aller serait prêter le flanc au casse-tête chinois des frais de transport pour le campus où les cours se poursuivent normalement. Les contrôles continus sont même annoncés pour au plus tard le 22 décembre 2008.
Assongmo Necdem





