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Elecam : Les réserves de l'Union européenne
La mise en place de cette structure n'est pas possible avant la fin de l'année en cours selon Javier Puyol.
Jean Francis Belibi
" Nous n'avons pas d'éléments pour dire que Elections Cameroon ne sera pas mis en place avant la fin de l'année ". C'est la réponse donnée par Emmanuel Edou, le ministre délégué auprès du ministre de l'Administration territoriale et de la décentralisation (Minatd) qui prenait la parole au nom de ce département ministériel au cours des travaux de la 2ème session du Dialogue politique structuré entre le Cameroun et l'Union européenne mercredi 24 décembre dernier dans la salle des Actes du ministère des Relations extérieures à Yaoundé. Une réponse qui n'a visiblement pas été du goût de Javier Puyol le chef de délégation de l'Union européenne au Cameroun. Dans un ton qui cachait mal sa gêne, il s'est notamment inquiété du fait que même si le Conseil électoral de Elecam était mis en place avant la fin de l'année en cours, celui-ci n'aurait pas le temps de faire des propositions de nomination pour le directeur général et son adjoint.
Henri Eyebe Ayissi, le ministre camerounais des Relations extérieures qui co présidait la cérémonie de mercredi dernier avec l'ambassadeur de France George Serre, dont le pays assure jusqu'au 31 décembre 2008 la présidence tournante de l'Union européenne a cru devoir voler au secours de son collègue du gouvernement en indiquant notamment que le non respect de l'échéance du 31 décembre 2008 ne devrait pas constituer un problème, " le plus important étant l'objectif à atteindre… ". Un retard, qui selon le chef de mission de l'Union européenne a fait perdre à notre pays, dans le cadre de l'année 2009, les financements prévus en la matière pour la mise en place effective de Elecam et de rappeler à la partie camerounaise qu'il ne " faut pas penser que 2011 est très éloigné… ".
Pourtant la mise en place de Elecam n'était le seul point de l'ordre du jour de cette rencontre qui a regroupé une dizaine de membres du gouvernement, et autant de diplomates des pays membres de l'Union européenne. Il a également été question entre autre, de la sécurité des diplomates en poste à Yaoundé. Ceux-ci ayant notamment bénéficié depuis septembre 2007 de la création de la Compagnie de sécurisation des diplomates (Csd). Une structure qui, comme l'a rappelé Edgar Alain Mebe Ngo'o, le délégué général à la Sûreté nationale, " est chargée de la protection des diplomates et assimilés, des membres de leurs familles, de leurs résidences et des chancelleries… ".
Déclaration des biens
Une compagnie de sécurisation des diplomates qui fonctionnent à côté du réseau des responsables de sécurité des ambassades sous la supervision des bureaux des Nations Unies. Edgar Alain Mebe Ngo'o, le délégué général à la Sûreté nationale a notamment souhaité des concertations entre ces structures, alors que Henri Eyebe Ayissi a insisté de nouveau sur l'obligation qu'ont les diplomates en poste à Yaoundé de signaler auprès de son département ministériel, leurs déplacements en dehors de la capitale, pour une meilleure prise en compte de leur sécurité, conformément aux conventions ixnternationales.
La mise en place de la réforme de la justice dans laquelle l’Ue a apporté son concours, a été passée en revue par Maurice Kamto, le ministre délégué auprès du Vice Premier ministre en charge de la Justice. Il a évoqué les problèmes liés aux infrastructures et aux ressources humaines, même s'il a fait état du triplement des recrutements des personnels sur une période de trois ans.
Sur les conditions dans le milieu carcéral, le représentant de l'Union européenne a regretté le montant de l'allocation alimentaire pour chaque détenu, soit 250 francs par jour selon Maurice Kamto. La séance a également été marquée par des communications des responsables de structures intervenant dans la défense des droits de l'Homme. On retient ainsi de Dieudonné Oyono, le coordonnateur du Programme national de gouvernance (Png) qu'une concertation sera ouverte ce matin à Yaoundé en vue de l'examen d'un projet de texte sur la déclaration des biens, conformément aux dispositions de l'article 66 de la Constitution. De la Commission nationale anti corruption (Conac), on a ainsi appris de son représentant qu'elle a ouvert des enquêtes sur " les détournements de fonds dans le cadre du Projet maïs et des tracteurs agricoles au Minader (ministère de l'Agriculture et du développement rural ndlr) ".