Bonanjo : Siyam Siwé sous surveillance à la légion de gendarmerie
En cellule comme au tribunal, l’ancien Directeur général du Pad est toujours entouré de gendarmes.
Dès son interpellation, quelques heures seulement après sa sortie du gouvernement en date du 24 février 2006, l’ancien directeur général du Port autonome de Douala (Pad) et ancien ministre de l’Energie et de l’eau, Alphonse Siyam Siwé bénéficie d’un régime spécial de détention.
Est-ce un privilège ou une attention toute particulière pour cet homme ayant occupé d’importants postes de responsabilité tant au sein du gouvernement que du parti au pouvoir ? Les membres de sa famille et certains de ses amis estiment plutôt que celui qui fut également secrétaire général adjoint de la présidence de la République est en état d’isolement dans une cellule basée dans les locaux de la légion de gendarmerie du littoral à Bonanjo.Chaque fois que Alphonse Siyam Siwé est extrait de sa cellule, les gendarmes qui ne le quittent jamais sont mobilisés pour «une garde stricte». A force de le côtoyer, les «gardiens» de l’ex Dg se montrent plus ou moins courtois, mais jamais ils ne transigent à son égard, témoignent des sources concordantes à la légion à Bonanjo. Lors des audiences de l’affaire du Pad au Tribunal de grande instance du Wouri, tout comme au cours des présentes audiences devant la Cour d’appel du Littoral, il y a toujours une escouade de gendarmes. «Comme s’ils étaient partie au procès», ironise un avocat, conseil d’un ancien cadre du Pad impliqué dans le procès en cours. D’ailleurs, le pick-up des gendarmes qui escortent Siyam Siwé s’est taillé un parking en bonne place, à l’intérieur de la Cour d’appel. Les fusils mitraillettes qu’utilisent leurs porteurs grâce à des gestes effrayants, rappellent chaque fois qu’il y a un danger quelque part.
Comme si rien n’était, Siyam Siwé dévisage souvent avec les personnes qui viennent le soutenir moralement au tribunal. Tout comme les visites sont permises aux membres de la famille de l’ancien ministre. Mais chaque fois, les gendarmes sont là, à côté ou en faction, sur les pas du prisonnier dont assurent la garde. Un officier de gendarmerie en service à la légion du Littoral assure que «le plan de surveillance d’un tel détenu relève du plus grand secret».
Denis Nkwebo